Suicide à la RTBF: «Il y a d’autres Alain dans la rédaction»

Qu’est-ce qui ne va pas à la Tour Reyers? Deux jours après le suicide d’Alain Dremière, la Société des journalistes (SDJ) de la RTBF tire la sonnette d’alarme: «Il y a d’autres Alain dans la rédaction».

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Rédaction en ligne
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Les hommages se multiplient après le suicide d’Alain Dremière. Lundi soir, le journaliste de 44 ans Dremiere, a mis fin à ses jours sur son lieu de travail, en se jetant depuis le 10e étage de la Tour Reyers.

Des burn-outs et des pleurs

Après ce drame, les langues se délient et les questions se multiplient. Selon plusieurs journalistes de la RTBF, Alain Dremière était actuellement en congé de maladie et il s’est rendu au siège de la RTBF pour mettre fin à ses jours. «Quand une personne se trouve en congé de maladie depuis plusieurs semaines et que, malgré ça, elle prend sa voiture pour se rendre sur son lieu de travail en vue de mettre fin à ses jours, il est difficile de ne pas y voir un signal», indique un collègue à la DH.

D’autres confirment qu’«il y a un mal-être», que «tout le monde est à cran» et que régulièrement «des journalistes partent en burn-out» à la RTBF.

«Il y a d’autres Alain dans la rédaction»

La Société des journalistes (SDJ) de la RTBF a également rapidement réagi. «Dans une atmosphère d’écoute et de respect, les témoignages de mal-être, de souffrance et de violence au travail se sont succédé. ‘Il y a d’autres Alain dans la rédaction’, ‘trop de collègues s’effondrent sans cesse’, ‘ce qu’on croit être des situations de détresse isolée sont le reflet d’un modèle qui dysfonctionne’», indique la SDJ.

À l’origine du mal-être

Cette situation à la RTBF remonterait à 2018 avec l’arrivée d’un nouveau modèle organisationnel et une profonde transformation du travail des 200 journalistes de l’entreprise. Cela a créé des tensions entre les manangers, les journalistes et les différents «pôles». «Depuis 2018, on nous demande de produire des contenus à décliner sur les différentes plateformes de la RTBF, sans trop savoir d’où vient la demande. C’est un modèle qui use les gens et qui contribue à une perte de sens de notre travail de journaliste», a expliqué un journaliste à la Dernière Heure.

Des mesures devront être prises

À la RTBF, l’heure est évidemment encore à la tristesse et au recueillement. Mais rapidement une rencontre devrait avoir lieu entre la SDJ, l’administrateur général, Jean-Paul Philippot, et les membres de la hiérarchie de l’information pour qu’un tel drame ne se reproduise jamais et pour trouver des solutions.

Toute personne ayant des idées suicidaires peut contacter la ligne d’écoute du Centre de Prévention du Suicide au 0800 32 123 (elle est anonyme, gratuite et disponible 24h/24). Plus d’infos sur www.preventionsuicide.be

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