Un examen psychiatrique pointe la «déshumanisation totalitaire» de Salah Abdeslam
Dans un rapport de l’examen psychiatrique de Salah Abdeslam, deux médecins dressent le portrait d’un «humain ordinaire qui s’est lui-même engagé dans une déshumanisation totalitaire», révèle lundi L’Avenir qui a consulté ce rapport.
Dans son parcours, le jeune Molenbeekois a eu deux vies. Celle avant sa radicalisation et celle d’après. Mais les psychiatres estiment que «la personnalité antérieure semble ne pas avoir été totalement enfouie». Le radicalisme qui l’anime l’empêche volontairement de s’attarder sur la période antérieure plus légère de sa vie. «Son engagement sans faille l’a débarrassé de tout débat interne, de toute pensée en première personne. Il est extrêmement naïf d’attendre qu’il manifeste des sentiments. (…) Cet arsenal totalitaire le protège de «l’humain» qu’il était auparavant et qu’il redeviendra peut-être ultérieurement».
«Une évolution»
Le procès, particulièrement le témoignage des victimes, semble avoir provoqué une réaction de l’intéressé. «La confrontation à la douleur des victimes semble avoir induit une évolution», constatent les experts. «Il exprime également qu’il n’a pas été insensible à la souffrance émanant du procès, sans vouloir aller plus loin que cet énoncé. Il le dit clairement, mais il s’arrête là».
Leur rapport de 35 pages repose sur un examen unique de 2h30 à à la prison de Fleury Mérogis en novembre dernier.
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