Variole du singe: «Nous ne sommes pas dans le même cas que la Covid», rassure une infectiologue
L’infectiologue Charlotte Martin était ce mardi matin sur les ondes de la RTBF pour évoquer la propagation de la variole du singe en Europe. Selon la spécialiste, il n’y a pas de raison de craindre une crise comme celle du coronavirus.
Alors que les cas de variole du singe continuent d’augmenter hors des zones endémiques d’Afrique, notamment en Europe, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé lundi une situation «atypique» mais jugé possible de «stopper» cette transmission de la maladie entre humains.
Une centaine de cas ont, jusqu’alors, été confirmés dans une dizaine de pays européens mais aussi en Australie, au Canada ou encore aux États-Unis. Huit pays de l’UE (France, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Portugal, Suède) concentrent pour l’instant 85 cas, selon l’agence de l’Union européenne chargée des maladies (ECDC).
«La maladie ne dégénère pas»
Ce mardi, Charlotte Martin, infectiologue au CHU Saint-Pierre de Bruxelles, était invitée par nos confrères de La Première pour donner son avis sur la propagation de la maladie à travers le monde: «Pour l’instant, l’immense majorité des cas sont bénins. Ils ont des symptômes de fièvre, de malaises, de douleurs musculaires, et une éruption cutanée caractéristique. Mais la maladie ne dégénère pas à ce stade, il n’y a pas de décès. Ensuite, c’est une maladie qu’on connaît quand même un petit peu. On sait qu’il y a deux formes de virus, et ici on est face au virus ouest-africain, donc la forme la moins dangereuse. Mais ce virus pourrait tout de même être plus sévère chez les personnes fragiles, c’est-à-dire les enfants, les immunodéprimés, les femmes enceintes et les personnes plus âgées. Or l’immense majorité des cas pour l’instant concerne des jeunes en bonne santé. La maladie reste cependant contagieuse et on ne veut pas qu’elle se répande, justement pour qu’elle n’atteigne pas cette population vulnérable.»
«Lors de l’apparition des vésicules. Cette maladie se transmet par contact très proche et par frottement. On évite donc de se serrer la main après avoir touché ces vésicules. Elle se transmet également par des rapports sexuels. Certains ne se rendent pas forcément compte et ne voient pas une éruption de vésicules au niveau génital, ce qui permet une transmission de la maladie», a-t-elle poursuivi.
Elle a tenu à se montrer rassurante, expliquant que nous n’allions pas vivre une seconde crise sanitaire similaire à celle de ces deux dernières années: «Nous ne sommes pas dans le même cas que le Covid. Ici on connaît un petit peu cette maladie, on ne démarre pas de zéro. Nous connaissons un vaccin et un traitement.»