Vers un nouveau calendrier scolaire aussi dans le supérieur? Voici à quoi il pourrait ressembler
Cette semaine, des milliers d’étudiants retrouvent le chemin des auditoires. Et ce, deux semaines après leurs cadets de l’enseignement obligatoire, qui ont connu leur première rentrée au mois d’août en raison de l’entrée en vigueur du tout nouveau calendrier scolaire. L’enseignement supérieur va-t-il s’aligner à ce nouveau rythme? À ce stade, la décision est loin d’être prise mais la réflexion et les débats vont bon train en cette période de rentrée académique.
Objectif rentrée 2023
«Un groupe de travail a été mis sur pied avec l’ensemble des acteurs pour y réfléchir. Il y a une vraie volonté d’aboutir», confirmait mercredi Laurent Despy, administrateur de l’ARES (Académie de recherche et d’enseignement supérieur), sur les ondes de Bel RTL. Universités et hautes écoles devraient donc suivre la logique de la réforme dans l’obligatoire, en proposant un rythme qui alterne phase d’apprentissage et période de repos.
«Il y a des pistes sur la table pour arriver à une cohérence des calendriers en 2023 – on espère – ou 2024», assure Laurent Despy.
Quelles pistes envisagées?
Concrètement, à quoi ressemblerait ce nouveau calendrier académique? Si rien n’a encore été officialisé, un projet est bel et bien sur la table. Il s’agirait d’offrir de vraies vacances d’hiver et d’été aux étudiants, à la place des périodes qu’ils passent actuellement en blocus ou en seconde session.
Dans le scénario envisagé, la première session d’examens se déroulerait en décembre, pour prendre fin aux alentours du 23. Cela permettrait aux étudiants de profiter de deux semaines de vacances à la période de Noël.
Quant au second quadrimestre, il se clôturerait par une session d’examens en mai. La seconde session, elle, se tiendrait fin juin / début juillet. Qu’ils aient réussi ou non, tous les étudiants seraient donc en vacances en été.
La rentrée académique se verrait, dès lors, avancée à la fin du mois d’août. Tout comme dans l’enseignement obligatoire.
«Ça ne s’improvise pas»
La balle est désormais dans le camp du politique, plus précisément dans celui de la ministre de tutelle, Valérie Glatigny (MR). Interrogée par la RTBF, elle s’est elle aussi exprimée en faveur de véritables périodes de repos pour les étudiants. À ce stade, ce projet de nouveau calendrier semble faire consensus.
Toutefois, les recteurs francophones ont mis en garde contre toute volonté de précipitation. «Une telle révision ne s’improvise pas et fait l’objet d’un travail en cours, qui se doit d’envisager tous les aspects avant d’arriver à une proposition définitive, notamment la difficile année de transition d’une organisation à l’autre», souligne ce jeudi le conseil des recteurs francophones (Cref).
Le Cref précise qu’un alignement total sur le nouveau calendrier scolaire, pas plus qu’un statu quo, ne sont envisageables. «D’une part, l’enseignement universitaire a ses spécificités; d’autre part, la pratique universitaire actuelle mérite d’être remise en cause», jugent les recteurs.
«Les objectifs de la réforme en chantier sont d’abord pédagogiques. Il s’agit, en particulier, de sortir du paradoxe actuel où les semaines de cours sont trop souvent vues comme des périodes de semi-fête et les périodes de congé, consacrées à un travail en principe intensif. Un alignement au moins partiel entre congés de l’obligatoire et (vrais) congés de l’universitaire serait aussi un soulagement pour tous ceux dont la vie touche à ces deux domaines d’enseignement», selon le Cref.