Voici ce que le gouvernement va mettre en place suite au meurtre du policier Thomas Monjoie
Le gouvernement travaillera à un plan d’actions pour renforcer la sécurité des forces de l’ordre, a-t-on appris jeudi au cabinet du Premier ministre, Alexander De Croo, à l’issue d’une réunion avec les syndicats de police en compagnie des ministres de l’Intérieur et de la Justice, Annelies Verlinden et Vincent Van Quickenborne.
«La violence contre la police est une chose que l’on n’accepte pas. On a fait des pas en avant mais le travail n’est pas fini», a déclaré M. De Croo à l’issue de la réunion.
Cette rencontre de plus de deux heures fait suite au meurtre d’un policier de la zone Bruxelles Nord commis la semaine passée à Schaerbeek. Les ministres présents ont insisté une nouvelle fois sur l’importance qu’ils accordaient à la sécurité des forces de l’ordre. Un plan d’actions à court terme sera élaboré. D’ici le 28 novembre, date d’une manifestation nationale contre la violence visant la police, le gouvernement reviendra «avec du concret» vers les syndicats.
Les actions proposées
Parmi les actions qui seront entreprises, certaines viseront l’infraction de rébellion vers les policiers. Le ministre de la Justice se concertera avec le Collège des procureurs généraux pour examiner comment il est possible d’en faire davantage. Il a également assuré que les dispositions du futur nouveau Code pénal réprimant plus sévèrement la violence contre des policiers entreront en vigueur directement après le vote de ce texte au parlement l’an prochain.
Depuis son entrée en fonction, le gouvernement n’est pas resté inactif dans ce domaine, ont fait valoir les trois ministres. En novembre 2020, une circulaire a été prise pour instaurer la «tolérance zéro» envers les violences contre la police. Les syndicats contestent toutefois sa mise en œuvre en invoquant le nombre de classements sans suite décidés par le parquet.
«Il y a bien une tolérance zéro», a assuré le Premier ministre avant la réunion. «On doit faire une distinction entre les différents types de violences. Le parquet a été très clair: on ne peut pas accepter la violence contre la police et il faut une tolérance zéro face à elle. Si, de temps en temps, la tolérance zéro n’est pas appliquée dans des dossiers, nous devons voir comme faire pour qu’à l’avenir ce soit bien le cas».
Un début, mais…
Dans les rangs syndicaux, le sentiment était «mitigé», selon le président du SLFP-Police, Vincent Gilles. «Une dynamique semble démarrer», a-t-il fait remarquer. «Mais il ne faut pas se leurrer, cela va prendre du temps». «On ne peut pas être satisfait mais aujourd’hui, trois ministres nous ont écoutés, ils nous ont cité des initiatives qui seraient prises et dans lesquelles on peut s’inscrire», a dit pour sa part le secrétaire CGSP-Police, Eddy Quaino.
Si des engagements ont été pris en matière de sécurité des policiers, un autre dossier fâche toujours les syndicats et n’a pas été joint aux discussions de la matinée: celui du report de la mise en œuvre de l’accord sectoriel sur une revalorisation salariale et de l’aménagement des fins de carrière.