Voici le coût exorbitant des graffitis sur les trains
Certains voient ça comme de l’art, d’autres comme un acte pur et simple de vandalisme. Les tags et autres graffitis sont de plus en plus nombreux à recouvrir nos trains. Et les retirer coûte cher à la SNCB. Très cher.
Aux quatre coins du pays, le matériel roulant la SNCB fait partie des cibles privilégiées des graffeurs. Et pour ne pas leur donner un sentiment de satisfaction, la société ferroviaire met un point d’honneur à retirer ces milliers de tags le plus rapidement possible. Mais ces dégradations coûtent cher à la SNCB. Chaque année, des millions sont consacrés au nettoyage, et de surcroît avec des produits qui sont particulièrement néfastes pour l’environnement.
Ainsi, en 2021, la SNCB a déboursé par moins de 5.418.614€ pour retirer les graffitis des wagons. En 2020, on atteignait la somme record de 6.155.980€, selon des chiffres communiqués par le ministre de tutelle Georges Gilkinet (Ecolo), interrogé à la Chambre par Philippe Goffin (MR).
Et ces coûts augmentent au fil des années (on était à 3,5millions€ en 2016), dans la mesure où les tags retirés sont de plus en plus nombreux: on est passés de 116.400m2 de graffitis enlevés en 2016 à 174.794m2 en 2021 (près de 200.000 pour 2020!)
Si la SNCB s’attache à nettoyer ses trains au plus vite, c’est d’abord pour le confort de ses voyageurs, ensuite pour décourager les graffeurs «en rendant leur œuvre plus éphémère». Enfin, il s’agit aussi d’éviter «des dégâts plus importants qui mèneraient à des coûts de révision plus élevés».
Les graffitis ne sont pas la seule forme d’incivilité constatée sur le rail. Les autres dégradations (sièges lacérés, vitres brisées, extincteurs vidés…) engendrent également des coûts faramineux en réparation du matériel roulant: en 2021, la facture s’élevait à 1.008.924 €.
Témoin d’un acte de vandalisme dans le train ou en gare? Contactez Securail au 0800 30 230.
Comment protéger les trains?
Si les trains sont si prisés des taggueurs, c’est que les 4.000voitures de la SNCB ne peuvent pas toutes êtres stationnées en hangar. Seul le matériel en entretien se retrouve protégé, à l’abri dans les ateliers. Pour lutter contre ces incivilités, et sachant que les auteurs de graffitis sont très difficiles à identifier, la SNCB a mis en place un arsenal de mesures. Celui-ci allie surveillance technique et humaine. Il est déployé sur base d’une analyse de risque (en fonction du lieu, de l’accès au matériel, de la répétition des faits, etc.) Ainsi, ce sont tantôt des caméras de surveillance qui sont installées, reliées à des systèmes de détection d'effraction, et tantôt des rondes de surveillances qui sont intensifiées ou des équipes renforcées durant les week-ends. Du côté du personnel, la SNCB dispose de Securail et d'un service de gardiennage interne, BSecurity. Dans le cas où une mission nécessiterait une expertise spécifique, elle fait appel aux services d'une entreprise de gardiennage privée. La société ferroviaire s’est en outre dite prête à collaborer avec la police et la Justice si elles décidaient de mettre sur pied un plan de lutte contre les graffitis.
Quels risques?
Les graffeurs et tagueurs qui ciblent les trains s’exposent à des amendes administratives: 100€ pour la première infraction, 250€ pour la seconde et 350€ pour la troisième. Mais ce n’est pas tout. La SNCB peut en outre réclamer des dommages et intérêts, allant parfois jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Par ailleurs, les auteurs s’exposent également à des poursuites judiciaires et risquent une peine de prison d’un à six mois (et davantage en cas de récidive).
Toutefois, dans la nouvelle mouture du Code Pénal, les graffitis (associés à du «vandalisme mineur», donc une infraction légère) ne devraient plus être passibles de peine de prison. En revanche, une autre sanction telle qu’une peine de travail, une amende ou une peine de probation pourra être imposée.
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