Voici les dégâts que provoquerait une bombe nucléaire larguée sur Bruxelles
Mercredi dernier, Vladimir Poutine s’est dit prêt à utiliser «tous les moyens» de son arsenal contre l’Occident, sous-entendant aussi ses armes nucléaires.
Ce n’est pas la première fois que le président russe brandit la menace nucléaire. Il y a même multiplié les allusions depuis le début de la guerre en Ukraine. Si bon nombre d’experts doutent que la Russie passe bel et bien à l’acte, l’inquiétude grandit tout de même. Bruxelles, qui abrite le siège de l’Otan, pourrait-elle être ciblée par une telle attaque? Et dans ce cas, quels seraient les dégâts?
Des effets dévastateurs
Pour répondre à cette question purement hypothétique, il existe un outil gratuitement disponible en ligne: Nukemap, un simulateur de bombe nucléaire. Cette plateforme a été développée par Alex Wellerstein, historien des armes nucléaires et professeur à l’Institut de technologie Stevens, dans le New Jersey.
En quelques clics, Nukemap permet de visualiser les dommages provoqués par une bombe atomique, en fonction du type d’arme utilisé et de la ville sur laquelle la bombe serait larguée. Le simulateur définit les zones impactées par l’explosion, l’étendue des retombées radioactives, le nombre potentiel de victimes (morts et blessés),etc.
«Certaines personnes pensent que ces explosions détruisent tout ce qui existe dans le monde d’un seul coup, d’autres pensent qu’elles ne sont pas très différentes des bombes conventionnelles. La réalité se situe quelque part entre les deux: les armes nucléaires peuvent causer d’immenses destructions et d’énormes pertes de vies humaines, mais les effets restent compréhensibles à l’échelle humaine», explique Alex Wellerstein.
À Bruxelles, ça donne quoi?
Faisons le test pour Bruxelles. Si un missile Topol (SS-25), que l’on trouve actuellement dans l’arsenal nucléaire russe, frappait la Grand Place, il ferrait à lui seul 466.090 morts et près de 375.000 blessés. Une boule de feu détruirait immédiatement tout ce qui se trouve dans un rayon d’1,15 km (soit sur 4,15 km2). Les habitants n’auraient aucune chance de survie.
Dans un rayon de 4,25 km (du Heysel à la Cambre), soit sur 56,7 km2, les bâtiments s’effondraient ou prendraient feu.
Toutes les 19 communes touchées
Au total, les dégâts matériels de l’explosion s’étendraient sur une zone de 375 km2 couvrant notamment Forest, Zaventem, Watermael, Vilvoorde, Dilbeek et une partie de la Forêt de Soignes.
Dans un rayon de 10 km autour de l’épicentre de l’explosion, les survivants souffriront de brûlures au 3e degré.
Quant aux retombées radioactives, celles-ci passeraient par Louvain et Anvers, traverseraient les Pays-Bas pour aller jusqu’au nord de l’Allemagne (Oldenburg).
Pas le scénario du pire
Si ce scénario est déjà terrifiant, il n’est rien comparé à ce qui arriverait avec des armes nucléaires dernière génération.
En effet, le missile Topol utilisé dans cette simulation fait déjà 800 kilotonnes. Mais l’arme nucléaire russe la plus puissante atteindrait… les 57 mégatonnes TNT. Une seule frappe pourrait donc à peu près détruire notre pays entier.