Vols de nuit: pourquoi la proposition de Georges Gilkinet fait grincer des dents?

La proposition du ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) de lutter contre les nuisances sonores autour de l’aéroport de Bruxelles en supprimant, entre autres, tous les vols de nuit, ne plaît pas à tout le monde. De vives critiques ont été émises par plusieurs protagonistes.

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Rédaction en ligne avec Belga
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Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo) a présenté un projet prévoyant notamment l’interdiction totale des vols de nuit (entre 23h00 et 06h00) à partir d’octobre 2024. L’un des moyens de réduire le bruit consiste à utiliser de nouveaux avions, plus silencieux et plus économes en carburant que leurs prédécesseurs. Brussels Airlines recevra normalement cinq Airbus A320neo flambant neufs d’ici à la fin 2024, en remplacement des anciens A319 et A320.

Cependant, la proposition a immédiatement suscité de nombreuses critiques, notamment dans le secteur de l’aviation au sens large et de la part d’autres partis politiques.

14.000 emplois en péril

Cette proposition « met en péril 14.000 emplois », a affirmé ce 19 juillet le syndicat socialiste des transports (UBT-FGTB). Le syndicat socialiste souligne en particulier l’importance de l’aéroport en tant que centre économique. Les vols de nuit en sont un « élément essentiel ». Une «interdiction irréfléchie» n’est pas la solution pour répondre aux préoccupations légitimes concernant le bruit et l’impact sur l’environnement, a déclaré le syndicat.

C’est en sens également que répond Brussels Airlines à cette proposition. Celle-ci « n’est pas acceptable du point de vue de l’aviation », a déclaré Dorothea von Boxberg, CEO de la compagnie aérienne Brussels Airlines depuis la mi-avril. «De notre point de vue, l’aéroport est un facteur de prospérité: il crée beaucoup d’emplois, assure de nombreuses connexions, fait venir des gens qui veulent travailler ici, etc. Il faut aussi en tenir compte».

Un million de Belges souffrent du bruit

Le ministre fédéral de la Mobilité était l’invité d’Antonio Solimando au micro de RTL INFO. Il a été invité à répondre aux critiques. Pour le ministre, il s’agit d’un dossier «hyper important»: «Il y a plus d’un million de Belges qui souffrent du bruit ».

«Les coûts générés en santé publique par le bruit causé par les avions qui fréquentent cet aéroport important, s’élèvent à 1 milliard d’euros annuellement». En plus de la santé publique, le ministre évoque les frais de justice et de condamnation déjà payés, qui s’élèvent à 26 millions. «Ma responsabilité, c’est de mettre des propositions sur la table».

Ouverts à la discussion

Dans le même temps, la CEO de Brussels Airlines comprend également l’autre point de vue, celui des riverains qui souhaitent plus de calme et de tranquillité. Elle n’est donc pas opposée à des mesures à plus long terme. «Ce serait certainement un objectif raisonnable et réalisable de dire qu’il devrait y avoir une réduction du bruit année après année», a déclaré Mme von Boxberg. C’est plutôt l’approche «de tout à rien» qui rend la proposition très difficile, a-t-elle ajouté.

Frank Moreels, président du syndicat UBT-FGTB, est également ouvert à la discussion: «En tant que syndicat, nous sommes ouverts à des discussions constructives sur la réduction des nuisances sonores et des impacts environnementaux, mais l’interdiction unilatérale des vols de nuit n’est pas la bonne approche ».

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