La cybersécurité, un secteur qui engage à tour de bras

Il y a actuellement plus de 1.200 postes vacants dans le secteur de la cybersécurité en Belgique, selon Agoria. Et la demande va être de plus en plus forte.

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Rédaction
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Agoria a présenté les résultats de son étude sur le secteur de la cybersécurité en Belgique, une première en la matière. Dans ses conclusions, la fédération de l’industrie technologique pointe notamment la nécessité de recruter pour faire face aux menaces futures et combler les 4.000 postes vacants pour des personnes ayant des connaissances en cybersécurité – dont 1.205 dans le secteur même – mais aussi d’informer et sensibiliser les entreprises et les citoyens tout en préparant mieux les professionnels aux menaces à venir.

Des défis importants

Agoria, la Défense et le Centre pour la cybersécurité ont rappelé que les défis sont importants, notre pays ayant fait face à 37.982 incidents de cybercriminalité l’année dernière. Cela représente plus de 100 cyberattaques par jour, soit une augmentation de 37% par rapport à 2019 et la période avant la pandémie de Covid.

En 2020, 42% des petites et moyennes entreprises ont été confrontées à un cyberincident. Dans 38% des entreprises touchées, cela a entraîné une interruption des activités. Un chiffre alarmant, étant donné que la moitié de toutes les organisations en Belgique et aux Pays-Bas ne disposent pas d’une stratégie active en matière de cybersécurité.

L’étude a combiné des recherches quantitatives et qualitatives afin de dresser un tableau fidèle du secteur de la cybersécurité en Belgique. Tout d’abord, 79 répondants ont fait état de chiffres présentant un fort potentiel de croissance. Un afflux de recrues permettra, selon les répondants, de réduire le taux de postes vacants (16%), d’augmenter le pourcentage d’exportation et de diversifier les produits et services.

Un besoin de sensibilisation

Les entretiens avec les principaux acteurs de la cybersécurité ont aussi révélé un besoin important de sensibilisation et de formation. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour informer les entreprises et les citoyens de l’importance stratégique de la cybersécurité.

«Un espace numérique sécurisé est d’une importance capitale aujourd’hui», a indiqué pour l’occasion le Premier ministre Alexander De Croo dans une intervention vidéo. «Nous devons non seulement sensibiliser nos entreprises et nos organisations, mais nous devons aussi les rendre résilientes. (…) S’armer contre la cybermenace est devenu de plus en plus important», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a aussi insisté sur les ambitions en matière de cybersécurité. «Nous voulons faire de notre pays, l’un des moins vulnérables d’ici 2025. En armant plus efficacement les utilisateurs et les gestionnaires de réseaux. En protégeant mieux les organisations vitales, en misant beaucoup plus sur la coopération. Le gouvernement a défini un plan de croissance pluriannuel pour le Centre de cybersécurité de Belgique. Avec davantage de ressources pour que nous puissions également adapter notre capacité à la menace accrue.»

Accroître la formation en termes de cybersécurité en Belgique, inspirer les fédérations sectorielles et les autorités à établir un plan de cybersécurité avec un objectif concret pour 2025, promouvoir les exportations et favoriser les investissements dans les compétences et services de cybersécurité, sont les principales recommandations avancées dans l’étude.

Etat des lieux

L’étude a aussi permis d’établir un état des lieux du secteur en Belgique. Ainsi, Agoria renseigne 441 entreprises actives en cybersécurité: 102 à Bruxelles, 233 en Flandre, 106 en Wallonie; pour un total de 6.405 équivalents temps plein. Ensemble, ces entreprises représentent un chiffre d’affaires total de 1,58 milliard €, 600 millions € de valeur ajoutée et 0,1 pour cent du produit intérieur brut. Ce sont majoritairement des hommes qui occupent une fonction dans le secteur alors que les femmes ne représentent qu’un cinquième de l’emploi. Les principaux sous-secteurs sont les télécommunications et l’informatique (21%), les banques et assurances (20%) et les administrations publiques (19%).