Travail hybride, IA, métiers verts: voici à quoi ressemblera le monde du travail en 2024
Le monde de l’emploi a changé à toute vitesse ces douze derniers mois, entre l’avènement du travail hybride et l’arrivée des outils d’intelligence artificielle générative. D’après LinkedIn, ces évolutions devraient continuer d’influer sur la façon dont on travaille en 2024.
Le réseau social professionnel, qui revendique plus de 850 millions d’utilisateurs dans plus de 200 pays et territoires du monde, a essayé d’anticiper les mutations qui agiteront le monde professionnel l’année prochaine. Il estime que l’intelligence artificielle et l’automatisation continueront d’être l’une des préoccupations majeures de nombreux salariés, d’après le magazine américain Fortune qui a pu consulter les conclusions de ce nouveau rapport.
L’IA, incontournable
Ce n’est pas une surprise en soi: LinkedIn avait déjà constaté que les chercheurs d’emploi manifestent un réel intérêt pour les offres d’emploi mentionnant cette technologie en plein boom. Ces deux dernières années, elles ont connu une hausse plus importante de 17% du nombre de candidatures par rapport à celles qui ne font pas allusion à l’IA.
De manière générale, les actifs ont conscience qu’ils doivent maîtriser les outils d’intelligence artificielle pour se démarquer professionnellement. Si les experts du monde entier ne savent pas encore dire avec précision ce à quoi ressemblera un marché du travail «IA-esque», il ne fait nul doute que les employés devront répondre aux nouveaux besoins de complémentarité entre l’Homme et la machine.
Pour Olivier Sabella, vice-président de LinkedIn Talent Solutions pour les régions Europe, Afrique et Amérique latine, les entreprises devront s’assurer que les compétences de leurs collaborateurs ne sont pas obsolètes pour s’assurer un avantage compétitif. «Nous verrons les chefs d’entreprise non seulement mettre en œuvre la technologie pour améliorer la productivité et supprimer une partie de la pénibilité du travail quotidien, mais aussi pour déterminer comment doter leur main-d’œuvre des compétences dont elle aura besoin pour exploiter au mieux ces avancées», a-t-il déclaré à Fortune.
Le travail hybride deviendra la norme
Contrairement aux attentes de nombreux dirigeants et managers, LinkedIn estime que le travail hybride deviendra la norme en 2024. Au Royaume-Uni, par exemple, près de la moitié des offres d’emploi publiées sur la plateforme proposent un mode d’organisation professionnel à mi-chemin entre le présentiel et le distanciel, contre seulement un tiers en août 2022.
Cette aspiration au changement s’explique par le fait que le télétravail est devenu une aspiration forte des salariés. Ces derniers y voient, pour la plupart, un gain de temps et une plus grande autonomie dans l’organisation de leur travail. Mais leurs supérieurs s’inquiètent des répercussions de la pratique intensive du travail à distance sur la cohésion d’équipe, mais aussi sur la productivité de leurs collaborateurs.
Cependant, il est bien difficile de faire une croix sur le télétravail, tant la pression est forte lorsqu’il faut recruter de nouveaux talents ou les conserver. Dans ce contexte, le travail hybride semble être un bon compromis pour satisfaire tous les acteurs du monde de l’entreprise.
Lamontée en puissance des «métiers verts»
Autre tendance mise en lumière par LinkedIn, et non des moindres: la montée en puissance des «métiers verts». Les professions en lien direct ou indirect avec l’environnement sont de plus en plus recherchées, notamment aux États-Unis, où le poste de technicien(ne) de maintenance sur éolienne a le vent en poupe, d’après Fortune.
Toutefois, les entreprises qui souhaitent se verdir peinent à recruter de la main-d’œuvre qualifiée. LinkedIn affirme que seul un actif sur huit dans le monde possède les qualifications requises pour accompagner les sociétés dans leur transition écologique. Les femmes auraient davantage de lacunes que leurs homologues masculins: 90% d’entre elles manquent de connaissances ou d’expérience pour exercer un métier à finalité environnementale.
Il est primordial que les pouvoirs publics et les entreprises anticipent ces nouveaux besoins en mettant en place des dispositifs de formation innovants pour que les actifs soient dotés des aptitudes scientifiques, énergétiques et fiscales nécessaires afin de construire un avenir plus éco-responsable.