24ºC attendus en fin de semaine: l’automne va-t-il disparaître?

En fin de semaine, le mercure dépassera les 20ºC. Vendredi, il pourrait même se hisser jusqu’à 23, 24ºC par endroits. Un temps anormalement chaud alors que novembre est à nos portes.

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(or)
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Si les écoliers en vacances peuvent profiter de belles activités en plein air, ces températures printanières posent question. Après un été où les records de chaleur se sont succédé, les mois de septembre et d’octobre ont eux aussi enregistré des températures largement supérieures aux moyennes de saison.

«Y a plus de saison», entendait-on souvent de nos grands-parents. Étaient-ils visionnaires? Ce vieil adage se vérifie de plus en plus. De là à dire que l’automne est voué à disparaître?

Une saison qui évolue

«Toute l’année se réchauffe mais l’automne est la saison qui évolue le moins» et pendant laquelle «il y a moins de signaux du changement climatique», relève Christine Berne, climatologue à Météo-France, dans les colonnes de 20 Minutes. En France, l’automne a pris +0,3ºC par décennie, quand les étés ont augmenté jusqu’à 1,5ºC.

À quoi ressemblera alors l’automne du futur? Selon la climatologue, il faut s’attendre à des automnes plus secs, plus doux et plus agités, avec «des précipitations plus intenses et non plus des pluies régulières».

Vers un été de six mois?

Mais au-delà des températures qui atteignent des niveaux exceptionnels, les experts remarquent que cette vague de douceur s’étend aujourd’hui sur une plus longue saison (de mai à octobre). C’est surtout ce record dans la durée qui inquiète.

Depuis plusieurs années, les météorologues remarquent que les étés s’allongent et empiètent sur l’automne et le printemps.

Un phénomène sur lequel alertaient des chercheurs, dans une étude parue en 2021. «À cause du réchauffement climatique, la longueur des saisons a évolué», notent-ils. «Même si le réchauffement ne s’accélérait pas, les changements de saison seront encore exacerbés à l’avenir. Dans le scénario du statu quo, l’été devrait six mois d’ici 2100.» À l’inverse, l’hiver se raccourcit [2 mois], accompagné de printemps et d’automnes plus courts.

Et ce nouveau cycle saisonnier entraînera son lot de conséquences néfastes pour l’humanité, préviennent les scientifiques: vagues de chaleur de plus en plus extrêmes, risque accru d’incendies et de tempêtes, périodes de sécheresse plus fréquentes, orages plus violents… Les saisons agricoles seront-elles aussi très perturbées.

Espèces en danger

En bref, les étés s’allongent et surchauffent quand les hivers raccourcissent et sont de plus en plus arrosés. Et ce dérèglement n’est pas sans conséquences pour la faune et la flore.

Malgré quelques jours de pluie, la sécheresse a durement frappé le monde végétal, perturbant les écosystèmes. Le cycle naturel des espèces animales est aussi très perturbé: sans véritable automne, les animaux n’ont pas le temps de faire leurs réserves avant d’affronter le froid de l’hiver. Les migrations et périodes d’hibernation sont ainsi mises en péril.

«Le vivant est capable d’encaisser ce redoux [épisodique], mais la récurrence en période automnale pourrait mettre à mal de nombreuses espèces, et pourrait entraîner leur désynchronisation avec les saisons », prévient auprès de Reporterre Gérald Dupuy, chargé d’études de la faune chez Gerea. Avec des vagues de chaleur automnale à répétition, les conséquences pour la biodiversité pourraient être dramatiques.