Alertes orages: l’IRM est-il trop alarmiste ?

Depuis les inondations de juillet 2021, l’IRM a relevé son niveau de vigileance n’hésitant pas à lancer des avertissements plus vite qu’auparavant. Par souci de prudence, serait-il devenu trop alarmiste ?

par
C.D
Temps de lecture 2 min.

En juillet 2021, la Belgique subit de graves inondations. Cherchant les causes de la catastrophe, on relève que les alertes auraient été lancées avec dix heures de retard par la Région wallonne. Depuis, l’IRM a relevé son niveau de prudence. Mais n’est-il pas devenu trop alarmiste ?

Hausse du niveau critique

«Nous avons relevé le seuil critique de 10 mm par heure à 20 mm par heure», explique David Dehenauw, prévisionniste à nos confrères de la RTBF. Et le système fonctionne mieux qu’avant ! «Évidemment, cela reste des prévisions. Mais 4 fois sur 5 l’avertissement orange pour les orages est justifié après coup», éclaire le spécialiste. Il existe donc toujours une marge de fausses alertes de 20%. «Donc ça n’a pas vraiment changé depuis les inondations de 2021. Il y a eu quelques améliorations avec de nouveaux modèles de calcul mais cela reste imparfait», explique David Dehenauw. Il est en effet impossible à l’heure actuelle de prédire exactement les risques d’un orage.

Plus vite alarmés

Avec ce nouveau seuil, les prévisionnistes tirent donc plus rapidement la sonnette d’alarme. «L’IRM, a choisi la prudence en activant les alertes en se basant sur les modèles les plus pessimistes. Et depuis les inondations, on sent bien une plus grande vigilance et une plus grande propension à lancer des avertissements plus vite qu’avant». C’est ce que constatait déjà l’an dernier Denis Collard, le Monsieur météo de la RTBF.

Quels progrès futurs ?

Lancer des alertes communales devrait être possible d’ici la fin de la décennie, selon David Dehenauw. «On le fait déjà, mais ce ne sont pas vraiment des alertes, mais des notifications sur notre application smartphone 10 à 20 minutes avant l’arrivée d’un fort orage, par exemple. A l’avenir, une alerte du bureau du Temps, basé sur les systèmes radars de l’IRM devrait être émise. «Nous ne sommes pas [encore] en mesure aujourd’hui de lancer une alerte communale 2 heures ou 3 heures à l’avance.», conclut le spécialiste.

Le risque reste que cette prudence accrue et la multiplications de ces avertissements ne rendent les alertes anodines.

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