Attaque au couteau à Annecy : Comprendre la folie meurtrière derrière l'incident
Un psychologue tente de trouver une explication à l’inexplicable.
Un réfugié syrien armé d’un couteau a blessé le 8 juin dernier six personnes, dont quatre très jeunes enfants dans un parc à Annecy sous les yeux de leurs parents. Ettie, 3 ans, Alba et Ennio, 2 ans, Peter, 22 mois, et deux personnes plus âgées. Un acte d’une horrible cruauté, qui n’était pas motivé par des raisons terroristes. Au moment du drame, il n’était ni sous l’emprise de stupéfiants, ni sous l’emprise d’alcool et aurait évoqué sa femme, sa fille et le nom de Jésus-Christ. Si plusieurs victimes avaient été grièvement blessées, leur pronostic vital à présent n’est «plus engagé».
L’homme, un Syrien de 31 ans qui avait obtenu le statut de réfugié en 2013 en Suède, souffrirait d’une grave dépression si on en croit les propos de sa mère. «Ses échecs pour obtenir un passeport suédois ont aggravé son état. Il n’était jamais bien, toujours déprimé, avec des idées noires, il ne voulait pas quitter la maison, il ne voulait pas travailler. Il a demandé la nationalité suédoise, il a eu un rejet, a priori parce qu’il a fait l’armée syrienne, ça l’a probablement rendu fou», avait-elle révélé quelques jours après le drame. Il y a peu de temps, il était arrivé en France et avait fait une demande d’asile. Divorcé de sa femme, il l’avait laissée elle et sa fille de 3 ans en Suède, tandis qu’il vivait comme SDF. Après l’incident, il a été placé en détention et mis en examen pour «tentatives d’assassinat». Depuis lors, l’homme est resté muet. Jusqu’à présent, il était inconnu des services de renseignements et ne présentait aucun antécédent psychiatrique.
Un acte irrationnel
Mais alors, comment expliquer une telle folie meurtrière? S’en prendre à des bébés de la sorte, n’est-il pas la preuve d’un désordre mental? Pas forcément, si on en croit les propos du Dr Pierre Oswald, le président de la Conférence des médecins-chefs des hôpitaux psychiatriques de Belgique, relayés par nos confrères de Moustique. «L’acte, en lui-même, relève de l’irrationnel. Ce que l’on a ici, c’est d’abord de l’incompréhensible. Il y a des actes incompréhensibles qui ne relèvent pas de la psychiatrie. Le terme de ‘folie meurtrière’ utilisé ici est avant tout une expression destinée à qualifier quelque chose que l’on ne comprend pas. C’est tellement grave, hallucinant et douloureux qu’on veut y mettre une forme d’explication», explique-t-il.
Pour tenter de comprendre un tel acte, le médecin évoque des troubles psychotiques, qui pourraient avoir été causés par son passé dans l’armée syrienne. «Certains traumas vécus peuvent entraîner des états dissociatifs. C’est une hypothèse parmi d’autres. Mais je le redis: l’incompréhensible ne relève pas forcément de la psychiatrie. Il se peut que cet homme ne souffre d’aucun trouble mental», conclut-il après de Moustique.
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