Attentat à Bruxelles: quel parcours a mené Abdesalem L. à l’impensable?

Lundi soir, la Belgique a été plongée dans l’horreur, suite à l’attentat commis par Abdesalem L., qui a assassiné deux supporters suédois avant le match Belgique-Suède. Comment ce ressortissant tunisien en est-il arrivé là? Pourquoi n’était-il pas mieux surveillé? Metro répond à ces questions.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Après une chasse à l’homme qui aura duré une bonne partie de la nuit, Abdesalem L. a fini par être abattu par les forces de l’ordre dans un café de Schaerbeek. L’homme a été signalé par un témoin non loin de la rue Van Oost, où la police est intervenue. Celle-ci a tiré à plusieurs reprises sur l’individu qui, touché à la poitrine, a succombé à ses blessures.

Qui est Abdesalem L.?

Suite à ce drame qui a coûté la vie à deux supporters suédois, on se demande qui était Abdesalem L. Cet homme de 45 ans est d’origine tunisienne et séjournait illégalement en Belgique. Il a débarqué sur l’île italienne de Lampedusa en 2011, à bord d’une petite embarcation, rapporte l’agence de presse italienne Ansa. Après avoir séjourné en Italie, il est parti pour la Suède où il «semble avoir été expulsé». En novembre 2019, il a introduit une demande d’asile en Belgique qui a reçu une réponse négative en octobre 2020. Il a ensuite « disparu des radars », selon la secrétaire d’État à l’Asile, Nicole de Moore. Deux ans plus tard, en 2021, son ordre de quitter le territoire belge n’avait jamais pu lui être remis. Pourtant, l’individu était connu des services de police pour trafic d’êtres humains, séjour illégal et atteinte à la sûreté de l’État.

Pourquoi n’était-il pas mieux surveillé?

En 2016, un service étranger l’avait signalé comme étant un profil radicalisé, prêt à partir combattre dans une zone de conflit pour le djihad, « mais cela faisait partie de dizaines de signalements quotidiens de ce type » à l’époque, a expliqué le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, et rien n’avait pu être fait à l’époque.

Plus récemment, il aurait menacé un résident d’un centre d’asile en Campine, lequel l’aurait dénoncé et signalé qu’il avait été condamné pour terrorisme en Tunisie. Le Joint Information Center, créé après les attentats pour centraliser les informations autour du terrorisme, avait planifié une réunion, d’ailleurs prévue hier, mais aussi reçu l’information que sa condamnation était pour des faits de droit commun et non de terrorisme: « Il n’y avait donc pas de menace terroriste imminente détectée » selon Vincent Van Quickenborne.

Pourquoi est-il passé à l’acte?

Dans une vidéo publiée sur Facebook sous le pseudonyme de «Slayem Slouma» (profil fermé depuis, NDLR), le Tunisien s’est revendiqué de l’État islamique et affirmé qu’il avait tué ces personnes en raison de leur nationalité. La Suède et le Danemark ont été le théâtre cet été de différents actes de profanations du Coran, qui ont déclenché une vague d’indignations internationales et provoqué des tensions entre ces pays scandinaves et plusieurs pays musulmans du Moyen-Orient. Il peut donc s’agir là de la raison pour laquelle l’individu est passé à l’acte. Par ailleurs, les autorités n’exclent pas que le passage à l’acte d’Abdesalem ait un lien avec la situation en Israël et dans les territoires palestiniens.

A-t-il agi seul?

Dans un premier temps, plusieurs sources faisaient état d’un deuxième suspect qui était recherché par les autorités. Toutefois, Alexander De Croo a mis un terme à cette rumeur. «Aujourd’hui, tout indique que cet homme a agi de manière totalement individuelle », a-t-il indiqué. L’hypothèse d’une cellule terroriste n’est donc pas privilégiée par les enquêteurs. Deux personnes ont néanmoins été interpellées par la police afin d’être auditionnées «en raison de leurs contacts potentiels avec l’auteur présumé de l’attaque», a indiqué hier le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw.

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