#Balancetonsalaire: pourquoi les internautes dévoilent-ils leur fiche de paie?

Le salaire est bien souvent un sujet tabou, même entre amis. Pourtant, depuis quelques jours, des milliers d’internautes ont décidé de dévoiler le leur sous le #Balancetonsalaire.

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(or)
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«Je suis aide-soignante en cancérologie et je gagne 1500€». «Facteur à vélo depuis 22 ans, 1480€ net par mois.» «Salarié en grande-surface, je suis à 1300 alors qu’on travaille samedis et jours fériés.» «Infirmière avec 30 ans d’ancienneté. 2100€ net.» «Technicien en industrie pharmaceutique, 2500 net par mois. J’estime avoir beaucoup de chance.»

Depuis quelques jours, les tweets mentionnant le #Balancetonsalaire affluent sur les réseaux sociaux, Twitter en première ligne. Métier, salaire, ancienneté, primes: tout est dévoilé.

D’où vient cet élan de transparence?

En dévoilant leur fiche de paie, ces internautes affichent également leur soutien aux salariés grévistes des raffineries TotalEnergies qui réclament une augmentation.

Le 27 septembre, les équipes de raffinage et/ou de dépôt de carburants de TotalEnergies sont entrées en grève et ont commencé à bloquer différents sites, provoquant des pénuries de carburant. La CGT, qui a lancé la grève, revendique 10% d’augmentation pour 2022, contre les 3,5% obtenus, afin de compenser l’inflation et de profiter des bénéfices exceptionnels du groupe (l’indexation automatique n’existant pas en France).

La guerre des fiches de paie

En espérant diminuer l’élan de solidarité envers les grévistes, la direction du groupe a affirmé que les grévistes gagnaient « 5000€ par mois ». Un chiffre contesté par les syndicats, qui évoquent plutôt un salaire de 2300€ en comptant primes de pénibilité et liées au travail de nuit et de week-end.

Cette «guerre de la fiche de paie» s’est ensuite propagée sur Twitter, où les internautes ont choisi d’afficher leur salaire pour appuyer les revendications des travailleurs (de Total et d’ailleurs) qui réclament une augmentation salariale.

Menaces de réquisitions

Actuellement, les grèves concernent trois raffineries (sur sept) et cinq gros dépôts (sur environ 200) et sont plus ou moins suivies selon les sites de TotalEnergies, et selon le gouvernement.

Au total, «30,1% des stations-service» connaissaient dimanche soir des problèmes d’approvisionnement sur au moins un carburant, contre 27,3% samedi: «c’est trop», a noté la Première ministre Elisabeth Borne, qui n’a pas exclu de nouvelles réquisitions en cas de «situations très tendues».