Bientôt une pénurie de médicaments en Belgique: «On est en train de diminuer notre stock»
Y aurait-il un risque de pénurie de médicaments dans notre pays? Certains comme Olivier Delaere, président de l’ANGR (Association nationale des grossistes-répartiteurs), tirent la sonnette d’alarme. Mais que se passe-t-il? On t’explique.
Notre pays risque une pénurie de médicaments selon certains spécialistes. Il y aurait en effet un problème de marges des grossistes-répartiteurs en médicaments. Explications.
Comment se fait la répartition des médicaments dans le pays?
Pour comprendre la situation alarmante actuelle, il est important d’avoir un aperçu de la gestion des médicaments en Belgique. Pour se fournir, les 4.700 pharmacies de notre pays font appel à des grossistes-répartiteurs. Ces derniers sont tenus d’acheter les médicaments aux laboratoires, de les stocker et de les livrer vers les pharmacies. Leur mission est fondamentale pour les soins de santé et ils sont tenus légalement d’être capable de fournir dans les 24 heures, 7 jours sur 7, des médicaments, mais aussi de tenir un stock de 250 millions d’euros de produits. On comprend que leur rôle est essentiel. Pourtant, depuis quelques années, le secteur est mis à mal.
Ou se situe le problème?
C’est Olivier Delaere, président de l’ANGR (Association nationale des grossistes répartiteurs) qui tire la sonnette d’alarme. Selon lui, les marges, définies par le gouvernement fédéral, sont bien trop faibles. Il explique à nos confrères de la Libre que ces dernières n’ont pas été indexées au cours des vingt dernières années. «
Risque-t-on une pénurie de médicaments?
Le problème si les acteurs cessent leur activité ou fusionnent entre eux, c’est que la gestion des stocks de médicaments s’en trouve chamboulée. «Nous ne sommes plus en mesure d’assurer notre mission de service public à destination de la population. On est en train de diminuer notre stock, de fermer des dépôts. On est dans une situation où on est en train de mettre l’approvisionnement des médicaments en danger », explique Olivier Delaere. Pour le président de l’ANGR, une pénurie de médicament est donc bel et bien à craindre en Belgique.
Quelles sont les solutions?
L’association déclare un état d’urgence dans le secteur et appelle le gouvernement à agir afin d’éviter une pénurie. «On demande urgemment, dans les quinze jours, de compenser la perte de marge que nous avons subie les trois dernières années, avec une inflation et une indexation de salaires colossales. Sans compter les coûts de l’énergie. On a créé un gap qui est abyssal et qu’on n’arrive pas à absorber. On parle de près de 60 millions d’euros», déclare Olivier Delaere. Il espère que la situation s’améliorera d’ici l’hiver.
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