Combien les excès de vitesse rapportent-ils à l’État belge?

En 2022, les radars ont flashé… et pas qu’un peu! Par rapport à 2019, on constate une hausse de 52% d’excès de vitesse et, donc, d’amendes. Mais combien tout cela rapporte à l’État? Peut-on réellement parler d’une tolérance zéro sur nos routes? Metro fait le point.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Les années 2020 et 2021, perturbées par les confinements et la pandémie, n’ont pas permis de récolter des statistiques fiables pour le parquet national de la sécurité routière (PNSR). Mais lorsque l’on compare l’année 2019 avec 2022, on constate une hausse de 52% des excès de vitesse. En effet, nous sommes passés de 4,04 millions d’automobilistes en tort il y a quatre ans, à 6,2 millions l’année dernière.

Et si ces chiffres concernent le pays dans sa globalité, c’est en Flandre qu’on flashe le plus, puisque 4,4 millions de conducteurs ont été pris à défaut au nord du pays, contre 1,4 en Wallonie et 400.000 à Bruxelles. Du côté flamand, certains dénoncent un laxisme wallon, mais Valérie de Bue, ministre de la Sécurité routière, promet que sa région fera mieux: «La Wallonie s’attelle à améliorer drastiquement la sécurité routière, en plaçant des radars et des radars tronçons supplémentaires.»

Combien rapportent ces infractions?

En moyenne, il y a eu quelque 17.000 verbalisations quotidiennes, avec une amende moyenne de 87 euros pour les automobilistes en infraction. Au total, ce sont au moins 543,48 millions € qui ont été récupérés par le SPF Finances pour remplir les caisses de l’État. «Il s’agit de perceptions immédiates, de versements transactionnels et des amendes de condamnations à la suite de jugements et arrêts en matière des infractions routières. Dont 401 millions € pour les perceptions immédiates», explique Virginie Claerhout, porte-parole du PNSR, à nos confrères de la DH.

La tolérance zéro est-elle respectée?

Depuis un moment déjà, la tolérance zéro est de mise sur nos routes, mais il y a toutefois une nuance à apporter. Lorsque la limite est fixée à 120km/h et que vous roulez, par exemple, à 125km/h, vous ne serez pas flashé. En effet, la tolérance technique de 6% reste obligatoire. Dès lors, si vous roulez à 127km/h, vous serez flashé et recevrez une amende. Quand les limitations sont inférieures à 100km/h, cette marge est de 6km/h.

Actuellement, une opération «Slow down» est en cours sur les routes wallonnes. Au total, ce sont 12 radars respectant la tolérance zéro qui ont été placés un peu partout au sud du pays. Le but? Savoir si ce projet pilote surcharge la justice ou si l’ensemble de la chaîne pénale (police, parquets et tribunaux) parvient à gérer l’augmentation du nombre d’infractions.

Toujours plus surveillés?

Vous l’aurez compris, le nombre de radars sur nos routes risque bien d’augmenter pour faire respecter, à terme, la tolérance zéro partout en Wallonie. Et ce sont notamment les radars tronçons qui permettent cette augmentation du nombre d’amendes distribuées, puisque ceux-ci flashent systématiquement, faisant fi des quotas. « Cela montre à nouveau qu’il faut investir sans discontinuité dans la sécurité routière si nous voulons atteindre l’objectif de 0 mort sur les routes en 2050», explique le SPF Justice. Car il ne faut pas l’oublier: le but, derrière ces amendes infligées par l’État belge, cela reste encore et toujours la sécurité de tous sur nos routes.

Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be