Comment certains magasins de vêtements font-ils pour proposer des habits toujours moins chers?
La crise frappe tout le monde de plein fouet depuis maintenant plus d’un an, y compris les magasins de vêtements. Pourtant certains d’entre eux semblent maintenir leur bonne santé économique, et ce grâce à des prix qui restent étonnamment bas. Comment font-ils pour conserver ces prix cassés? On tente de répondre à la question.
Primark, H&M, Zara…: ces magasins ont tous en commun qu’ils pratiquent des tarifs extrêmement bas afin d’attirer les clients. Ces marques issues de la fast-fashion parviennent, malgré la crise que l’on traverse, à maintenir des prix cassés. Mais comment font-elles?
Quel est le secret?
Pour mieux le comprendre, nos confrères de RTL info se sont rendus dans un magasin Primark. La marque est présente en Belgique depuis bientôt 14 ans et dispose de huit magasins à travers le pays. Il s’agit du troisième groupe de prêt-à-porter au niveau mondial et pour cause: on y retrouve des vêtements en tous genres à 7 euros et moins.
– l’emplacement des vêtements : les employés du magasin ont des consignes bien précises en ce qui concerne l’emplacement des vêtements. Ceux-ci doivent être triés et rangés pour donner envie aux clients. Même son de cloche du côté de Kiabi, qui réserve une partie de son magasin à chaque membre de la famille.
–des volumes importants : les rayons des magasins doivent être en permanence remplis. D’ailleurs les stocks sont toujours pleins à craquer chez Primark. Au plus la commande de produits est grande, au plus il est facile de négocier les meilleurs tarifs avec les fournisseurs et donc de proposer des prix si bas.
– pas de site internet : Primark a fait le choix étonnant de ne pas disposer de site internet, à l’heure où le commerce en ligne explose. Mais un site web, ça coûte cher et la marque a donc décidé de faire une croix dessus. «Ils vont diminuer tout ce qui est dépenses publicitaires. Ils vont avoir des magasins qui sont décorés de manière minimaliste. Bien sûr, ils vont dans les pays asiatiques qui sont des pays à bas coûts pour la production, donc ça leur permet d’avoir vraiment des prix plancher, que même des marques comme Zara ou H&M n’arrivent pas à atteindre», explique Isabelle, professeur de marketing à l’UCLouvain.
–des loyers moins chers : Kiabi a décidé d’opter pour une autre stratégie. L’enseigne française, qui dispose de sept magasins en Belgique, vise des endroits où le loyer est moins cher pour ses magasins. Un responsable précise d’ailleurs que la marque négocie beaucoup ses contrats d’énergie et sacrifie donc quelque peu l’expérience en magasin, dans le but de toujours proposer des prix aussi bas pour ses vêtements.
La concurrence déloyale du commerce en ligne
Et si toutes ses mesures sont mises en place pour garder des prix aussi bas que possibles en Belgique, il existe encore et toujours une concurrence déloyale en ligne, notamment avec le géant chinois Shein. Rendez-vous compte: celui-ci propose 200.000 nouveaux produits par an, un chiffre qui donne le tournis. Et la marque ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisque son site internet est toujours en pleine croissance. Cela marquera-t-il un jour la fin de certaines petites boutiques de vêtements chez nous? Ce n’est pas impossible, bien loin de là.
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