Comment les festivals peuvent-ils améliorer leur mobilité?

Ces derniers jours, les images de certains festivaliers coincés dans des files interminables suite à Werchter Boutique et TW Classic ont fait le tour des réseaux sociaux. Comment les festivals peuvent-ils faire pour améliorer la gestion de leur mobilité, tant pour des raisons logistiques qu’écologiques? Metro s’est penché sur la question.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 4 min.

Un petit peu partout dans la presse le week-end dernier, vous avez pu lire des titres qui tournaient tous autour du même mot, «chaos», et pour cause: les festivaliers ont connu d’énormes problèmes pour quitter Werchter Boutique et TW Classic en raison de la circulation encombrée. Si les prestations de P! nk et Bruce Springsteen n’avaient pas été aussi remarquables, elles auraient été totalement éclipsées par ces files interminables qui ont gâché la fête pour certains. Et si les festivals tentent toujours de mettre en avant leurs efforts en matière de mobilité, cela semble (encore) insuffisant.

Dissuader de la voiture

Il est évident que le problème vient des festivaliers qui font le déplacement en voiture, et le but est donc de les dissuader d’utiliser ce moyen de transport, comme l’explique Arnaud de Brye d’Esperanzah à nos confrères du journal «Le Soir»: «Il y a deux leviers pour ça: le budget – on a un accord avec la SNCB pour des tarifs spéciaux, c’est un incitant qui marche bien – et l’augmentation des tranches horaires – et ça, la SNCB ne joue pas le jeu, c’est même l’inverse parce qu’on doit payer pour avoir des wagons supplémentaires pour faire venir les gens chez nous.»

Comment faire?

Pour un mastodonte comme Werchter (Rock Werchter, TW Classic, Werchter Boutique), le partenariat avec la SNCB est bien en place, mais cela ne semble pas suffire pour que les fans de musique lâchent leur voiture, alors que faire? D’une part, il semble essentiel de mieux communiquer sur toutes les options qui s’offrent aux festivaliers. Les informations sont à leur disposition, mais le message a du mal à être entendu. Alors pourquoi ne pas, par exemple, offrir une carotte (des tickets boisson/nourriture, un goodies, une ristourne sur le ticket, etc.) à ceux qui choisiraient un mode de transport alternatif?

D’autre part, il est nécessaire de mieux gérer les flux sur place. Pour ce faire, plusieurs idées nous viennent à l’esprit:

1) ajouter un concert : les festivaliers restent bien entendu tous pour la tête d’affiche qui clôture le festival, (dans le cas de Werchter, Arctic Monkeys, ndlr) et on les comprend. Afin que tout le monde ne se rue pas vers les portes de sortie une fois que les dernières notes ont retenti, pourquoi ne pas programmer un dernier artiste dans l’une des tentes, quitte à ce que la tête d’affiche joue un peuplus tôt? Cela permettrait à ceux qui veulent continuer la fête de le faire, et de mieux gérer les flux de circulation.

2) inciter à rentrer le lundi matin : toujours dans le but que moins de monde ne parte au même moment, pourquoi pas inciter les festivaliers à ne pas reprendre le volant dès le dimanche soir. Outre le fait que la mesure peut empêcher certains fêtards ayant bu de se mettre en danger, cela permettrait aussi de fluidifier le trafic le dimanche soir. Alors Messieurs les organisateurs, proposez un petit-déjeuner gratuit, organisez une gym un peu fun, mettez encore un peu de musique le lundi matin, faites-en sorte que les festivaliers ne veuillent pas quitter les lieux… jusqu’au moment où il est vraiment temps de les mettre dehors!

De meilleurs indications?

Si les problèmes et les pistes évoqués dans l’article semblent ressortir d’une situation structurelle, il y a un élément conjoncturel qui a posé problème le week-end dernier. Manifestement, les indications n’étaient pas claires, voire carrément absentes à Werchter Boutique. «Nous avons pourtant suivi les instructions de l’organisation. Mais à la sortie du parking, il n’y avait pas d’indications. Nous sommes restés à l’arrêt pendant au moins deux heures», expliquait un festivalier à nos confrères de «Het Laatste Nieuws».

Et si l’organisation avait annoncé qu’elle renforcerait sa signalisation pour TW Classic, cela semble ne pas avoir suivi, puisque des problèmes similaires ont été rencontrés. On précise du côté de Werchter qu’il est essentiel de scanner le QR code de son ticket parking ou de suivre les panneaux de signalisation pour se rendre au festival, et de ne pas se fier à ce qu’indique… le GPS! Étonnant, mais si cela peut nous éviter des bouchons, on s’y pliera. Reste une répétition générale aux organisateurs avec le concert de Harry Styles ce samedi, avant les quatre jours de Rock Werchter, pour lesquels tout devra être parfait.

Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be