Comment Tinder favorise le harcèlement avec sa toute nouvelle fonctionnalité ?
Tinder, le fameuse appli de rencontre, vient de lancer Tinder Select et le moins que l’on puisse dire est que cette nouvelle fonctionnalité ne fait pas l’unanimité. Pire même: elle inquiète les utilisateurs qui ont peur d’être harcelés sans leurs consentements. On vous explique.
Mais qu’est-ce que c’est au juste, Tinder Select ? En réalité, il s’agit de plusieurs fonctionnalités premium offertes aux membres prêts à débourser près de 499 dollars (ou environ 473 euros) par mois. Ce qu’ils ont en échange ? La fin des publicités, la possibilité de tester avant tout le monde de nouvelles options et… la possibilité d’envoyer des messages à qui ils souhaitent, sans avoir besoin d’attendre un «match» avec cette personne.
Pourquoi c’est problématique?
Tout simplement parce que certaines personnes seront alors contactées sans leur consentement au préalable (qui s’illustrait par ce fameux «match» respectif). Or, pour Janaya Walker, de l’association End Violence Against Women, cela pourrait rapidement provoquer des problèmes d’abus et de harcèlement, en particulier chez les femmes. «Cette option pourrait faire augmenter le harcèlement et les abus vis-à-vis des femmes sur les applis de rencontre, ce qui est déjà un problème énorme, et pourrait être exploitée par des auteurs de violences domestiques, qui y verraient là un nouveau moyen d’entrer en communication avec des femmes.»
Des contraintes pour les membres
Si on peut comprendre l’inquiétude qu’inspire cette nouvelle fonction premium, Slate rappelle que «la fonctionnalité ne sera accessible qu’aux membres les plus actifs de l’appli (ce qui représente moins de 1% des inscrits), et ils ne pourront l’utiliser qu’un certain nombre de fois par semaine». Ce n’est pas tout, Tinder a mis en place des conditions d’entrée pour postuler à Tinder Select. La personne doit avoir «au moins quatre photos, cinq centres d’intérêt, une biographie d’au moins 15 caractères, être photo-vérifié et montrer une certaine ‘intention de relation’», révèle HypeBeast. Le seul petit problème? Cette «intention» n’est pas explicitée par Tinder. Enfin, il faut rappeler le tarif assez élevé de cet ensemble de fonctionnalités qui s’élève tout de même à presque 5.000 eurospar ans. Un budget qui ne sera pas donné à tout le monde…
Malré cela, une journaliste de l’Independent a expliqué que même s’il ne s’agissait que de «deux messages par semaine» d’1% des utilisateurs, cela était tout de même de trop: «Je n’ai pas besoin de vivre quoi que ce soit de non-sollicité sur une application de rencontres, et aucune autre femme non plus. Il se peut que ce ne soit que deux messages par semaine, mais le principe fondamental reste dangereux. Car quelle que soit la somme d’argent dont vous disposez, personne ne devrait avoir le feu vert pour faire ce qu’il veut sans consentement – en ligne ou hors ligne» a-t-elle déclaré. À voir maintenant si Tinder mintiendra cette fonctionnalité «Select» dans le temps ou non.
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