Conflit israélo-palestinien: faut-il craindre des violences en Belgique?

Depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, l’analyse de la menace dans notre pays (et partout ailleurs en Europe) a été mise à jour. Est-ce que le conflit israélo-palestinien va déclencher des violences en dehors de ses frontières? Metro s’est posé la question.

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Quelle est la situation sur place?

Samedi matin, le mouvement islamiste palestinien Hamas a lancé une attaque massive et surprise depuis la bande de Gaza. L’armée israélienne pilonne depuis cette enclave palestinienne contrôlée depuis 2007 par le Hamas, après les attaques terrestres, aériennes et maritimes sans précédent du mouvement islamiste, qui ont provoqué la sidération en Israël où elles sont comparées aux attentats 11 septembre 2001.

Plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de l’offensive samedi, 250 d’entre elles lors d’une rave party organisée dans le désert israélien, et 2.616 blessées, selon les autorités. Côté palestinien, «environ 1.500 corps» de combattants du Hamas en Israël ont été retrouvés depuis l’attaque lancée samedi matin par le mouvement islamiste palestinien à partir de la bande de Gaza.

Quelles conséquences chez nous?

Naturellement, un tel embrasement du conflit israélo-palestinien peut se traduire par des violences entre les deux camps chez nous. Dès lors, l’analyse de la menace a été mise à jour dès samedi. La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden a expliqué que les zones de police locale ont été averties et doivent redoubler de vigilance, notamment autour de certains lieux de la communauté juive de Belgique.

Conséquence: des effectifs supplémentaires sont nécessaires et la surveillance est renforcée, notamment autour des écoles et autres lieux de culte juifs. En fonction de l’évolution de la menace, d’autres mesures pourraient être décidées, toujours selon la ministre, qui s’est dite choquée par les attaques terroristes en Israël.

Le Hamas peut-il réellement passer à l’acte?

Selon Didier Leroy, spécialiste du Moyen-Orient et chercheur à l’École royale militaire et à l’ULB, il n’y a en tout cas pas de millice organisée du Hamas en Belgique, comme il l’explique à nos confrères de Moustique : « Au sein des pays européens, des communautés peuvent fournir des individus radicalisés. Mais on n’a pas de mouvement armé capable d’organiser des actes comparables à ce qui s’est passé. On pourrait cependant devoir faire face aux actions violentes d’individus ou de groupuscules aiguillonnés par le déséquilibre d’une réaction d’Israël. Le contexte actuel de guerre ouverte augmente, en effet, les probabilités qu’il y ait des gestes «de solidarité» contre Israël et ceux apparaissant comme ses alliés qui se déclineraient sous forme d’actes violents.»

Vers une montée de l’antisémitisme?

Selon Marc Loewenstein, député bruxellois DéFI, président d’antisémitisme.be de 2002 à 2019, une montée inédite de l’antisémitisme est malheureusement à craindre: «De manière générale, chaque crise en Israël ou au Proche-Orient provoque une augmentation des actes antisémites en Belgique. C’est récurrent depuis 2000. Mais, cette fois-ci, étant donné la violence des images, l’ampleur des traumas de part et d’autre, il est fort possible que cela puisse provoquer des actes antisémites d’une ampleur inédite

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