De plus en plus de «safe zones» dans les concerts et les festivals: voici en quoi elles consistent
Ces derniers mois, de plus en plus d’organisateurs de festivals et de concerts mettent en place des «safe zones». On vous explique en quoi cela consiste.
Des mesures très strictes avaient été mises en place pour que les trois concerts de Rammstein puissent avoir lieu au stade Roi Baudouin, a dévoilé L’Echo hier. Pour rappel, le chanteur du groupe de métal allemand, Till Lindemann, est accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles à l’issue de concerts.
Des mesures pour Rammstein à Bruxelles
L’ASBL Prosport Event, gestionnaire du stade Roi Baudouin, avait notamment imposé au tourneur du groupe qu’il n’y ait pas de row zero (une rangée juste devant la scène réservée à des invitées du groupe, le plus souvent des jeunes femmes repérées dans les concerts et sur les réseaux sociaux), ni de fêtes après les shows. Si cela était nécessaire, des safe zones devaient également être mises en place.
Les festivals instaurent des «safe zones»
Ces espaces se généralisent dans les concerts et les festivals. Il s’agit de zones dédiées à la sécurité et au bien-être des spectateurs et des spectatrices, notamment pour les protéger des agressions et des violences sexistes et sexuelles. Cette année, une «Relax Zone» faisait partie des actions mises en place pour le bien-être par le festival de Dour. «Espace calme et accessible au public 24h/24, cet endroit te permet de récupérer ou d’obtenir une aide psycho-médicale en cas de besoin», détaillait le festival wallon sur son site.
Bienveillance et sécurité
Les Ardentes aussi avaient installé deux «safety zones», une à l’entrée du site et l’autre dans le camping. «Des permanences seront organisées au sein de deux Safety Zones afin d’accompagner toutes les personnes qui le désirent autour des questions de consentement, de harcèlement ou d’agression. Des bénévoles des mais aussi des psychologues, sexologues et infirmier·ère·s du Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles de Liège accueilleront les festivaliers dans ces espaces d’information et d’écoute, en toute bienveillance et sécurité», expliquaient les organisateurs.
«En festival, une femme sur deux se sent en insécurité»
Depuis quelques années, ces espaces se généralisent dans les festivals, en Belgique mais aussi à l’étranger. Le festival Les Vieilles Charrues a installé pour la première fois une safe zone l’an dernier. «En festival, une femme sur deux et un homme sur dix se sent en insécurité. On sera là pour rappeler que ce n’est jamais la faute des victimes. Mais également faire de la prévention sur le consentement et les comportements inappropriés», expliquait au journal Ouest France Barbara Ben Nacer de l’association Nous Toutes Quimper.
Bientôt des espaces similaires dans tous les méga concerts?
À l’instar de ce qui était prévu pour Rammstein, après les festivals, ces espaces pourraient aussi être de plus en plus fréquents dans les grands concerts. L’échevin bruxellois des Sports Benoît Hellings (Ecolo) a déclaré à L’Echo que «la généralisation de safe zones sera organisée dès 2024, en concertation avec le Fédéral, comme cela a été le cas pour les grands festivals francophones cet été». Tout en soulignant que «Beyoncé ou Mylène Farmer ne sont pas Lindemann (le chanteur de Rammstein, NDLR)».
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