Des concerts non (ou moins) polluants, un rêve à portée de main?
Déplacement du public et des artistes, transport du matériel, alimentation, gestion des déchets… Les concerts ont un impact écologique considérable. Les plus gigantesques génèrent même des centaines de tonnes de gaz à effet de serre. De quoi pousser les acteurs de la musique live à réfléchir à des solutions moins impactantes pour l’environnement.
L’organisation d’événements «décarbonés» est l’une d’elles. Ce projet pilote est porté par l’O2 Arena de Londres ainsi que CUR8 et A Greener Future, deux organisations qui s’évertuent, à leur échelle, à lutter contre le réchauffement climatique. Il vise la neutralité carbone en éliminant les tonnes de dioxyde de carbone émises par les nombreuses représentations qu’accueille le complexe de loisirs et de divertissement.
Dans le détail, toutes les émissions de CO2 générées durant ces événements seront captées de l’atmosphère et «stock[ées] durablement à l’abri du danger», comme l’a expliqué l’O2 Arena dans un communiqué. La salle londonienne soutiendra aussi des projets de plantations d’arbres et d’épandage de roches volcaniques – une technique qui consiste à appliquer de la poudre de basalte sur les terres agricoles pour récupérer le CO2 – selon le site d’informations iNews.
Autant d’initiatives qui devraient aider l’industrie du live à se rapprocher de son objectif de neutralité carbone. «Le parfait événement à grande échelle décarboné n’existe pas encore, mais si le secteur continue d’innover et de s’améliorer pour réduire au maximum ses émissions, l’absorption des émissions de CO2 reste une pièce importante du puzzle. Nous avons la responsabilité, en tant que leader mondial, d’ouvrir la voie à un véritable changement», a déclaré Sam Booth, directeur du développement durable chez AEG Europe, qui détient l’O2 Arena, dans un communiqué.
Ce projet ambitieux sera mis en application dès février 2024, à l’occasion des deux concerts que le groupe britannique d’indie-rock The 1975 donnera à l’O2 Arena. L’association A Greener Future estime que chacun de ces événements générera, à lui seul, plus de 100 tonnes de CO2. D’où l’importance d’essayer de réduire le plus possible leur empreinte carbone. Cette opération coûteuse aura des répercussions minimes sur les fans puisque le prix de leur billet n’a augmenté que de 0,90 pence (environ un euro).
Des acteurs déjà engagés
Si cette initiative est présentée par l’O2 Arena et ses partenaires comme une première mondiale, de nombreux acteurs du secteur musical s’évertuent à produire des concerts moins énergivores et plus responsables. Citons, parmi eux, Massive Attack, Shaka Ponk, Billie Eilish ou encore Coldplay. Le groupe britannique avait fait grand bruit en 2019, lorsqu’il avait annulé la tournée de son album «Everyday Life» par conviction écologique. Il a repris la route en 2022 pour défendre son opus suivant, «Music of the Spheres», mais en veillant à ne pas trop polluer la planète.
Pour ce faire, Coldplay a décidé d’utiliser uniquement du fuel et du diesel 100% renouvelables pour ses déplacements, ainsi que pour alimenter les générateurs d’électricité durant leurs concerts. Des planchers cinétiques et des vélos mis à disposition du public ont aussi permis de générer de l’énergie pour leurs représentations. Une approche inspirante mais insuffisante quand on sait que les déplacements du public sont responsables de la majorité des émissions de CO2 des concerts et festivals. Le secteur de la musique live a donc encore de nombreuses cartes en main pour confirmer son virage écologique.
Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be