Doit-on s’inquiéter de la flambée des cas de Covid-19 en Chine?

Alors que la Chine appliquait une politique du «zéro Covid» depuis début 2020, elle a décidé de tout abandonner brusquement en ce mois de décembre. Le pays fait pourtant face à la plus importante vague de contaminations au monde, ce qui nous amène à la question suivante: doit-on s’inquiéter de cette flambée?

par
Sébastien Paulus avec Belga
Temps de lecture 3 min.

Le point sur la situation en Chine

Après trois ans de politique «zéro Covid», la Chine a subitement mis fin à l’intégralité de ses restrictions. L’abandon de ces mesures a suscité l’inquiétude de plusieurs pays. Elle a en effet déclenché une ruée vers les vols internationaux et les prix des billets ont explosé, après trois ans d’isolement international. Fin novembre, des manifestations d’une ampleur inédite depuis des décennies avaient dénoncé la ligne dure adoptée par Pékin dans la gestion de la crise sanitaire.

Alors que la Chine fait actuellement face à la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l’apparition de nouveaux variants, les États-Unis «envisagent de prendre des mesures similaires» à celles décidées par le Japon, l’Inde et la Malaisie. Washington réfléchit à des restrictions d’entrée pour les voyageurs venant de Chine, tandis que le Japon et l’Inde ont imposé des tests PCR obligatoires.

Et alors que les autorités refusent de communiquer les chiffres liés à la Covid-19, une note interne fait état de 250 millions de Chinois contaminés par le virus, avec 37 millions de plus. La vitesse de propagation de la maladie est le fait d’un sous-variant d’Omicron appelé BF.7, qui mettraient les hôpitaux sous pression depuis quelques jours, au même titre que les pompes funèbres et que les pharmacies.

Faut-il s’inquiéter de cette flambée des cas?

Selon Yves Coppieters, virologue à l’ULB, il faut se montrer vigilant quant à la situation en Chine: «Dans le contexte actuel, la situation en Chine n’aura que de faibles répercussions chez nous. Mais elle doit nous amener à beaucoup plus de vigilance.»

Malgré cela, l’expert se veut rassurant pour deux raisons. La première est que l’Europe est bien mieux vaccinée que la population chinoise, avec un vaccin qui est bien plus efficace. De plus, la politique «zéro Covid» a empêché la circulation du virus, ce qui explique qu’il se propage actuellement à toute vitesse.

Yves Coppieters explique enfin que nous sommes mieux adaptés pour lutter contre les sous-variants d’Omicron: « Ils ont participé à nous amener une immunité de population, qui nous protège d’un rebond épidémique fort . Ce BF.7 peut se répandre en Belgique, ça ne changera pas grand-chose au profil épidémiologique de la situation actuelle, on ne retombera pas dans un scénario catastrophique comme en 2020-2021.»

Qu’en est-il d’un nouveau variant?

Pour Emmanuel André, le discours est le même que celui de Yves Coppieters et un seul mot ressort, «vigilance»: « Il faut rester attentifs à l’impact d’une telle circulation du virus dans un pays de plus d’un milliard d’habitants sur son évolution génétique. Par le passé, les nouveaux variants ont presque toujours émergé dans des contextes de haute circulation et de faible immunité.»

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