Eau contaminée au PFAS: comment savoir si vous êtes concerné?

C’est une affaire qui agite tout le pays depuis quelques jours et la diffusion d’un magazine sur la RTBF. L’eau de nombreux Belges serait contaminée au PFAS. Mais comment le savoir et comment réagir? Metro vous explique.

par
Sébastien Paulus avec Belga
Temps de lecture 4 min.

Le dossier des PFAS, aussi appelés «polluants éternels», est au-devant de la scène depuis qu’un magazine de la RTBF a révélé la semaine dernière des concentrations trop importantes de ces produits chimiques dans l’eau potable dans la commune de Chièvres (Hainaut). La ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier (Ecolo) a depuis annoncé des analyses environnementales détaillées dans les zones de Chièvres, Nimy et Feluy. La ministre a également recommandé aux habitants des communes de Chièvres, Leuze-en-Hainaut, Beloeil, Ath, Nimy, Obourg, Écaussinnes et Seneffe d’éviter de consommer les œufs et les légumes issus de production locale dans le cadre de mesures de précaution.

Le ministre bruxellois de l’Environnement Alain Maron (Ecolo) sera entendu en commission Environnement du parlement bruxellois ce mercredi, a-t-il confirmé après que l’opposition l’a prié de venir s’expliquer sur le dossier de la pollution aux PFAS.

Des produits nocifs

Les 4.000 différents composés que comptent les PFAS sont particulièrement nocifs pour la santé des enfants et se retrouvent dans de nombreux objets du quotidien comme les textiles, les emballages alimentaires, les poêles, les mousses anti-incendie, les revêtements antiadhésifs,etc.

Dès 2026, une directive européenne va d’ailleurs les limites à 100 nanogrammes par litre de la valeur maximale pour la somme de concentrations mesurées de 20 PFAS spécifiques dans l’eau potable. Toutefois, cela resterait insuffisant pour de nombreux professionnels de la santé.

Comment savoir si l’on est concerné?

La Société wallonne des eaux et Viva ont mis en place des outils afin de vérifier la qualité de notre eau en fonction de notre adresse. En effet, vous pouvez obtenir un rapport complet quant à la qualité de votre eau et es dernières analyses PFAS réalisées au cours des douze derniers mois, le tout téléchargeable sous format PDF. Vous pourrez de la sorte voir si la qualité de votre eau est conforme aux dispositions légales.

Comment s’en prémunir?

Selon le Docteur Cleerens, il est essentiel d’utiliser des filtres à charbon actif. Toutefois, ce problème doit, selon lui, être résolu à l’échelon politique et non au niveau su citoyen. Il conclut en expliquant que la bouteille d’eau en plastique n’est une solution viable ni pour l’environnement, ni pour la santé étant donné la présence de microplastiques.

La réaction de la ministre

«À aucun moment, je vous le dis les yeux dans les yeux, je n’ai reçu d’information de menace imminente pour la santé», a affirmé la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier (Ecolo), alors qu’elle s’expliquait sur la pollution aux PFAS, mardi, en commission du parlement régional.

Face aux députés qui l’ont assaillie de questions, la ministre est longuement revenue sur la chronologie des événements, depuis les premières alertes de l’armée américaine en 2017 jusqu’aux révélations des derniers jours à la suite de l’émission ’Investigation’ de la RTBF.

Durant sa défense, elle a notamment évoqué le mail reçu le 10 janvier 2022 par l’un de ses collaborateurs. «Ce message brut traité par mon conseiller ne contenait aucun message d’alerte particulier; juste une transmission d’informations. Il n’est pas remonté au sein de mon cabinet. Aucun courrier d’alerte n’a été adressé, ni par l’administration, ni par la Société wallonne des eaux (SWDE). Et le commissaire du gouvernement à la SWDE n’a pas non plus été informé. Il ne le sera qu’en mai 2023, quand les valeurs reviendront sous les normes», a-t-elle assuré.

La ministre a ensuite justifié la fin du détachement du conseiller concerné. «Ce n’est pas pour chercher un coupable», a-t-elle dit. «Ma vision est de respecter la légalité mais aussi d’aller plus loin en matière de vigilance. Mon conseiller n’a pas été alerté, ni par l’administration, ni par la SWDE, d’un risque d’une menace imminente pour la santé. Mais lorsqu’on travaille dans un cabinet ministériel, on doit aller plus loin que cette approche légaliste; on doit être doté d’une vigilance politique. J’ai considéré ne plus avoir suffisamment confiance dans ses capacités de vigilance politique et j’ai décidé de mettre fin à son détachement», a poursuivi Céline Tellier.

Dans la tourmente depuis plusieurs jours, cette dernière a catégoriquement exclu de démissionner. «Je ne suis pas attachée au pouvoir, je ne l’ai jamais été et je ne le serai jamais. Mais je me suis engagée pour changer les choses en profondeur. Je respecterai cet engagement jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière heure, jusqu’à la dernière minute de cette législature. Le travail n’est pas terminé. Vous pouvez compter sur ma détermination pour aller jusqu’au bout», a-t-elle conclu.

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