Fast-fashion: pourquoi la transition vers une mode durable prend encore du temps à venir?
Les consommateurs sont de plus en plus enclins à se tourner vers des articles de mode éthiques et respectueux de l’environnement, et ce dans plusieurs pays à travers le monde. Mais ils sont également confrontés à de nombreux obstacles pour passer de la théorie à la pratique, parmi lesquels le prix et une offre jugée trop limitée, comme le révèle une nouvelle étude.
On le sait désormais, la pandémie a agi comme un catalyseur en matière de prise de conscience environnementale avec de premiers changements de comportements observés au sortir des confinements, côté marques comme consommateurs. Mais ces nouveaux usages ont-ils réussi à s’ancrer dans le quotidien des populations? Ces dernières souhaitent s’engager en faveur d’une consommation durable, mais une étude réalisée par YouGov lève le voile sur les obstacles qui les empêchent de passer à l’action. Le secteur de la mode, souvent pointé du doigt pour son poids sur l’environnement, ne fait pas exception. Les consommateurs aimeraient verdir leur garde-robe, mais se heurtent à de nombreux freins, à commencer par les prix qu’ils jugent excessifs.
Menée auprès de plus de 12.000 adultes aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Italie, cette enquête montre que la durabilité est aujourd’hui bel et bien un critère d’achat qui compte aux yeux des consommateurs. Plus de la moitié des sondés (55%) indiquent même que c’est une notion importante dans la mode. Un chiffre qui s’élève à 56% en France, 57% aux Etats-Unis, et 59% en Italie. A contrario, seuls 48% des Allemands considèrent que c’est un critère important dans ce secteur. Aussi important soit-il, ce n’est pas celui que les consommateurs regardent en priorité lorsqu’il faut passer à la caisse.
Le prix demeure le critère d’achat principal, en particulier pour les Français (81%) et les Britanniques (82%), devant les tissus et la coupe des vêtements, notamment pour les Italiens et les Américains qui placent ce critère en premier. La problématique environnementale n’intervient que bien plus loin, pour seulement près de trois consommateurs sur dix. Les conditions de fabrication, la durabilité, ou le pays de conception des vêtements sont considérés comme des critères importants pour 30% des Français, 28% des Américains, 27% des Britanniques et des Italiens, et 25% des Allemands.
Il apparaît clairement dans cette étude que si les consommateurs de ces pays se disent engagés en matière de mode durable, ils peinent encore à mettre ces principes en pratique. Et là encore, le prix n’est pas étranger à ce phénomène. Plus de la moitié des Français (56%) n’achètent pas de vêtements éco-responsables en raison de prix jugés trop élevés, contre seulement 37% des Américains, quand 30% des Italiens pointent du doigt la difficulté de trouver des marques durables (29% des Français), et 32% des Italiens et des Britanniques évoquent le manque de clarté quant aux aspects écologiques qui sont réellement respectés.
Résultat, les consommateurs passent par d’autres moyens pour profiter d’une garde-robe qu’ils jugent plus respectueuse de la planète. Plus d’un tiers des Français (34%) affirment, par exemple, avoir réduit leurs achats de vêtements pour des raisons environnementales. Si l’on se réfère à l’ensemble des répondants, 36% déclarent acheter moins d’articles de mode mais de meilleure qualité, et 28% confient se procurer des vêtements de seconde main. Fait intéressant, parmi ceux qui commandent des vêtements en ligne, une écrasante majorité (plus de 80% dans tous les pays sauf aux Etats-Unis) affirme être prête à accepter une durée d’expédition plus longue pour être plus durable. En revanche, les principaux concernés sont moins enclins à payer plus cher (entre 24% et 38% selon les pays).
Ultime enseignement, plus de quatre consommateurs sur dix (45%) disent avoir modifié la durée de possession de leurs vêtements depuis le début de la pandémie. Les Italiens (40%) et les Français (35%) affirment les conserver plus longtemps, contre seulement 25% des Britanniques. Notons que 16% des Américains déclarent les garder entre six mois et un an seulement, et que 7% s’en débarrassent même avant six mois.
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