Gaz hilarant: quels risques pour la santé?

Depuis plusieurs années, le protoxyde d’azote ou gaz hilarant fait beaucoup parler de lui. Un dispositif a étémis en place pour endiguer la hausse de l’usage détourné de ce gaz, loin d’être sans risque pour la santé. Du mal de tête à l’accident vasculaire cérébral en passant par les hallucinations: voici les nombreux symptômes liés à la consommation de cette substance.

par
ETX Daily Up Studio
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Le protoxyde d’azote est un «gaz utilisé comme anesthésiant ou comme propulseur (dans les siphons culinaires, par exemple) et souvent détourné en drogue pour ses effets euphorisants», peut-on lire dans le Larousse. Le ton est donné. Le gaz hilarant, comme il est de coutume de l’appeler, n’est en rien nouveau, mais l’augmentation fulgurante de la consommation de ses cartouches à des fins récréatives, notamment chez les jeunes, pousse depuis plusieurs années les autorités sanitaires à mettre en garde les utilisateurs. Et pour cause, le nombre d’intoxications et de complications liées à cet usage détourné est lui aussi en augmentation. En juin 2022, un rapport de l’Association Française des Centres d’Addictovigilance faisait état d’une multiplication par dix des cas évalués par le réseau depuis 2019, et d’une hausse des cas graves.

De son côté, Santé publique France estime à 3,2% la part des jeunes âgés de 18 à 24 ans ayant consommé du protoxyde d’azote en 2022, et à 13,7% la proportion des jeunes du même âge en ayant consommé au moins une fois dans leur vie. Cette enquête, qui ne s’est concentrée que sur la population adulte française, fixe à 25 ans l’âge moyen du consommateur de gaz hilarant. Autant de données qui ont alerté les autorités sanitaires et poussé les Agences régionales de santé (ARS) Hauts-de-France et Ile-de-France, deux régions particulièrement concernées par l’usage détourné du protoxyde d’azote, à lancer une campagne d’envergure pour sensibiliser le plus grand nombre aux méfaits de ce mésusage.

Asphyxie, vertiges, idées suicidaires

Destinée aux 15-25 ans, cette campagne vise à informer le public concerné sur les risques liés à la consommation de gaz hilarant, mais aussi à «atténuer la ’désirabilité sociale’ de l’usage de cette substance». Le dispositif prend la forme de trois spots audio et vidéo, plus spécifiquement des témoignages visant à alerter sur les conséquences d’un tel usage. Mais les jeunes peuvent également se rendre sur la plateforme Parlons-proto.fr pour obtenir des informations, et connaître l’ensemble des risques sanitaires liés à la consommation occasionnelle ou fréquente de protoxyde d’azote.

La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) fait notamment état de plusieurs risques immédiats, comme l’asphyxie par manque d’oxygène, la perte de connaissance, la brûlure par le froid du gaz expulsé, la désorientation, les vertiges, ou encore les chutes. Mais l’ARS Ile-de-France se montre encore plus exhaustive, évoquant des symptômes d’ordre neurologiques, comme la perte de sensibilité, les troubles de la marche, les troubles cognitifs, les maux de tête, les troubles de l’équilibre, et les troubles érectiles, mais aussi des symptômes cardiovasculaires et psychiques. Il peut dans ce cas s’agir de thromboses veineuses, d’embolies pulmonaires, d’accidents vasculaires cérébraux, de troubles du rythme cardiaque, d’agressivité, d’hallucinations, de délire paranoïaque, de crises d’angoisse ou de panique, d’idées suicidaires, ou encore d’amnésie.

Déconstruire des idées reçues

L’agence régionale n’en oublie pas les conséquences que peut engendrer la consommation de protoxyde d’azote pour autrui, qu’il s’agisse d’accidents de la route ou de la pollution liée à l’abandon des capsules sur la voie publique. Sur la plateforme mise à disposition du public, des experts se sont également attelés à déconstruire certaines idées reçues. On y apprend notamment qu’il est possible de devenir dépendant à la substance, que certains de ses effets secondaires peuvent s’inscrire dans le temps, ou encore que la vente de gaz hilarant est interdite aux mineurs et que «le fait d’inciter un mineur à consommer du protoxyde d’azote de manière détournée est puni par la loi».

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