Journée sans voiture: pourquoi la Wallonie ne joue pas le jeu?

Ce dimanche, Bruxelles et de nombreuses villes flamandes jouent le jeu de la journée sans voiture. À l’inverse, en Wallonie, il n’y a que très peu de villes qui deviendront sans voitures le temps d’une journée. Pourquoi cette différence? Metro s’est posé la question.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Le temps d’une journée, de nombreuses villes à travers la Belgique se transforment radicalement pour faire la part belle aux cyclistes, aux piétons et aux transports en commun. C’est l’occasion, une fois par an, de rappeler l’importance et l’utilité de se déplacer autrement qu’en voiture, mais aussi et surtout de faire la fête entre amis ou en famille.

Pourquoi la Wallonie ne respecte pas cette tradition?

Et si Bruxelles et beaucoup d’autres villes flamandes sont en fête, la Wallonie se montre beaucoup plus discrète de ce point de vue-là. Ath et Ans sont les deux seules villes wallonnes à jouer le jeu de la mobilité. Selon Bart Jourquin, économiste des transports, cela s’explique par le fait que la région est beaucoup plus rurale, comme il le détaille à nos confrères de la RTBF: «La Flandre est beaucoup plus congestionnée que la Wallonie, qui est beaucoup plus rurale et dans beaucoup d’endroits qui sont loin des villes, on ne se pose même pas trop la question parce que les gens considèrent que la voiture est de toute façon la seule option qu’ils ont.»

«Lorsqu’on a besoin d’accueillir plus de monde, plus de famille dans un village, vous avez deux solutions. Soit vous agrandissez le cœur de village et vous agrandissez le village proprement dit. Dans cette logique-là, les gens qui habitent dans le village sont toujours relativement proches du centre du village qui est assez facile de desservir en transport en commun. Le choix qui a été fait en Wallonie, c’est souvent de construire à gauche et à droite le long des routes qui rejoignent les villages. Et ça, c’est beaucoup plus difficile à desservir en transport en commun tout simplement parce que les gens ne souhaitent pas marcher beaucoup avant de prendre leur bus», explique l’expert.

Il est également à noter qu’il y a un petit souci de calendrier, étant donné que la journée sans voiture est systématiquement organisée en même temps que les fêtes de Wallonie.

Comment changer les choses?

L’expert recommande dans un premier temps de changer la logique actuelle en matière de mobilité. Il précise d’ailleurs que des tests sont effectués par le Tec. Mais ce n’est pas tout. «Augmenter l’offre sans vraiment qu’il y ait une demande, ça coûte très très cher à la société […] Il faut aller vers un modèle flexible », conclut-il.

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