La crise des opïoides fait rage aux Etats-Unis: des scientifiques ont-ils trouvé la solution miracle?
Aux États-Unis, un premier essai clinique a débuté pour tester un vaccin contre l’oxycodone. Un second, consacré à un vaccin contre le fentanyl, devrait commencer début 2024. Dans un contexte où la crise des opioïdes fait rage, cette nouvelle pourrait être une lumière au bout du tunnel. Mais au fond, c’est quoi la crise des opïoides? À quoi servira ce vaccin? Metro répond à ces questions.
Selon l’Agence de santé américaine, près de 80.000 personnes sont mortes en 2021 à cause de dérivés d’opiacés. En effet, c’est aux États-Unis que, ce que l’on surnomme la crise des opioïdes, fait rage. «Ces dérivés de l’opium regroupent à la fois des antalgiques légaux, comme la morphine ou l’oxycodone, prescrits contre la douleur, et des substances illicites comme l’héroïne», rapporte Franceinfo.
C‘est quoi au juste cette «crise des opioïdes»?
Cette crise a débuté suite à l’augmentation massive de la prescription d’opioïdes pour soulager la douleur. Une pratique qui a commencé à se propager dans les années 90 pour atteindre un pic en 2010. S’il y a eu, par la suite, une prise de conscience du problème que causaient les opïodes, c’était malheureusement trop tard. Une frange de la population est devenue addicte, au point qu’en 2023, 120.000 personnes pourraient mourir de cette addiction. Et cette crise pourrait s’étendre en dehors des États-Unis, puisque les entreprises pharmaceutiques produisant ces opioïdes tentent à tout prix de les exporter. D’où l’intérêt d’avoir des vaccins anti-addiction sous la main. Mais comment marchent-ils au juste?
D’après l’Institut français de l’Éducation, «les vaccins anti-addiction reposent tous sur un même mécanisme: empêcher une molécule pouvant provoquer une dépendance de traverser la barrière hémato-encéphalique et de se fixer dans le cerveau pour y exercer ses effets.» Comment ça marche alors? En provoquant la «formation d’anticorps dirigés contre ces substances psychoactives dans le corps humain», ces vaccins vont créer un ensemble complexe constitué à la fois d’anticorps et de substance psychoactive trop gros pour rejoindre le cerveau. Or, comme le souligne «Sciences et Avenir», «l’opioïde ne peut pas pénétrer dans le cerveau et ne peut plus produire son effet euphorique et de détente. Ce qui devrait aider à la personne atteinte d’addiction à arrêter de l’utiliser.» Voilà comment les chercheurs espèrent parvenir à stopper l’addiction et, de ce fait, des éventuelles overdoses.
Pour essayer de lutter contre la crise des opioïdes, des scientifiques ont donc décidé de miser sur ces vaccins. C’est le cas d’un vaccin développé par l’université de Houston. Celui-ci permet de faire baisser de 90% «la quantité de fentanyl qui pénètre le cerveau de rats vaccinés, évitant ainsi les effets néfastes de cette drogue», rapporte Sciences et Avenir. Pour vous donner une petite idée, le fentanyl a été «développé pour répondre à un besoin d’analgésiques plus efficaces, cet opioïde de synthèse est 80 fois plus puissant que la morphine», explique l’Institut national de la toxicomanie. Il est aussi «cinquante fois plus puissant que l’héroïne, trouvable sur le marché noir et responsable de 75% des overdoses mortelles causées par les opiacés», a décrété Centre pour le contrôle et la prévention des maladies. Vu les résultats encourageants obtenus par les chercheurs de l’université de Houston sur les rats, les premiers vaccins commencent lentement mais sûrement à être testés sur l’être humain.
Des vaccins commercialisés en… 2028
C’est en tout cas ce que prédit l’université du Montana. Celle-ci a lancé, le 29 août 2023, deux nouveaux essais cliniques afin de développer des vaccins contre l’héroïne et le fentanyl. S’ils se révèlent concluants, alors l’université souhaite les commercialiser dès 2028. «Ces vaccins devraient être efficaces uniquement pendant une période de maximum deux ans», selon les experts. Cela devrait suffire à toute personne addicte de vaincre ses démons. Une véritable lueur d’espoir.
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