La France baisse les prix de certains produits: pourquoi la situation devient-elle «intenable» en Belgique?

En Belgique, une personnesur huit va régulièrement faire ses courses chez nos voisins français et il y a une bonne nouvelle pour eux, puisque de nombreux produits de première nécessité vont coûter moins cher. Malheureusement, la situation se corse chez nous, au point que la Cemeo la qualifie d’intenable. On vous explique.

par
Sébastien Paulus avec Belga
Temps de lecture 3 min.

À partir de juillet, des centaines de produits alimentaires deviendront moins chères en France à la suite d’accords conclus entre le ministre français de l’Économie et 75 grands producteurs industriels de denrées alimentaires. Pâtes, huile, volaille, pain: tous ces produits coûteront moins cher, et pour cause: le prix de certaines matières premières, notamment le blé et le tournesol, est en pleine diminution. Quelle raison, dès lors, de maintenir les tarifs actuels qui sont très élevés?

Pourquoi la tendance est inverse en Belgique?

Si la réflexion fait sens, la Belgique ne semble pas emprunter le même chemin que son voisin français. «Le gouvernement fédéral va se réunir dans le cadre de la réforme fiscale en vue de relever le taux de TVA de 6 à 9% sur tous les produits alimentaires, à l’exception des fruits et légumes», déplore Comeos. Les voix qui s’élèvent reprochent aux industriels d’augmenter leurs prix afin d’obtenir une marge bénéficiaire plus élevée, au lieu de couvrir des coûts de production plus importants.

«Cette situation est intenable. La différence entre le prix d’un caddie belge et celui d’un caddie français est déjà marquante aujourd’hui. Une hausse de la TVA de 6 à 9%, alors que nos pays voisins s’attachent principalement à maintenir les prix à la baisse, ne fera qu’accroître cette différence. C’est comme si notre gouvernement appelait les Belges à faire leurs courses de l’autre côté de la frontière», insiste Dominique Michel, CEO de Comeos.

La fédération du commerce appelle par ailleurs les producteurs alimentaires internationaux à consentir les mêmes efforts en faveur de la Belgique que ceux qu’ils déploient pour la France.

Quelles solutions?

Selon TestAchats, on pourrait justement s’inspirer du modèle français, comme l’explique Julie Frère à nos confrères de RTL info: « On pourrait s’inspirer du panier anti-inflation qui reprend un certain nombre de produits de base, et pour lesquels, on a les distributeurs et les fabricants qui se mettent d’accord pour ne pas dépasser une certaine marge sur ces produits-là dans le cadre d’un accord qui serait contrôlé par les autorités.»

Plusieurs pistes sont sur la table du gouvernement, mais il faudra prendre les bonnes décisions. Quoi qu’il en soit, la Belgique devrait entamer des négociations entre fournisseurs et distributeurs pour mieux contrôler l’inflation à partir de la rentrée de septembre. En attendant, wait and see…

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