La grippe aviaire peut-elle se transmettre aux humains et devenir une pandémie?
La grippe aviaire frappe actuellement de nombreux pays dans le monde, dont la Belgique. C’est la troisième année consécutive que qu’elle est présente dans notre pays.
Des oies et des mouettes tuées en Belgique
Depuis le début du mois de février, plusieurs oies sont mortes, infectées et tuée par le virus H5N1. À Bruxelles, la grippe aviaire a également été détectée par l’institut de Santé publique Sciensano chez quatre mouettes rieuses à Bruxelles. Celles-ci ont été retrouvées mortes dans les communes bruxelloises d’Anderlecht, Forest et Laeken.
De plus en plus de mammifères touchés
La grippe aviaire fait actuellement des ravages parmi les oiseaux sauvages. Mais elle commence aussi à infecter les mammifères. En octobre, des dizaines de visons ont été retrouvées morts dans un élevage en Espagne. Les analyses ont montré qu’il s’agissait de la même souche de la grippe aviaire (génotype FR9) qui avait été détectée quelques semaines plus tôt en Normandie chez des goélands.
Ces dernières semaines, de nouveaux cas de grippe aviaire ont été détectés chez des mammifères. En France, à la fin du mois de décembre, un chat domestique a été testé positif au virus H5N1. Ces maîtres vivaient près d’un élevage de canes pondeuses contaminé par la grippe aviaire. Souffrant de symptômes neurologiques graves, le chat a dû être euthanasié.
Depuis quelques mois, la liste des mammifères touchés par le virus ne cesse de s’allonger. Au Canada, un dauphin, des dizaines de phoques et même une ourse noire ont été tués par le virus H5N1. La semaine dernière, ce sont plus de 500 lions de mer qui ont perdu la vie à cause de la grippe aviaire au Pérou.
La grippe aviaire peut-elle infecter des humains?
Faut-il s’inquiéter d’une mutation du virus qui puisse toucher les humains? «La multiplication de ces transferts viraux des oiseaux vers les mammifères dans les différents pays appelle à la vigilance, car cela pourrait faciliter un éventuel passage à l’être humain», indique l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail en France.
Ces deux dernières années, plusieurs humains ont été testés positifs au virus H5N1. En 2021, un cas a été recensé au Royaume-Uni et un autre aux États-Unis. En 2022, c’est en Espagne que deux personnes ont été testées positives à la grippe aviaire. Leur point commun? Elles étaient toutes exposées «fortement» à des volailles qui étaient infectées par le virus. Néanmoins, à l’heure actuelle, aucun humain n’a souffert de symptômes sérieux et n’est mort de la grippe aviaire.
Un risque de pandémie?
Néanmoins, de plus en plus de scientifiques s’inquiètent du fait que le virus mute pour infecter plus facilement des humains. «Une des caractéristiques des virus grippaux de type A (dont H5N1) est leur forte capacité de mutation mais aussi de se mélanger avec d’autres virus grippaux pour aboutir à de nouveaux virus, potentiellement plus contagieux, voire plus virulents», a expliqué au JDD Yannick Simonin, maître de conférences en virologie à l’université de Montpellier.
Pour l’instant, le virus ne se transmet quasiment pas des mammifères aux hommes et entre les humains. Mais si cela venait à changer et à évoluer, cela viendra changer la donne. «Ce serait une énorme alerte que de découvrir qu’un mammifère a infecté un humain», estime l’épidémiologiste français Antoine Flahault.
«Ce virus est beaucoup plus répandu qu’il ne l’a jamais été auparavant. De toute évidence, il doit être pris au sérieux, à la fois en tant que menace de zoonose (passage de l’animal à l’homme) et en tant que risque potentiel de pandémie», souligne quant à lui Tom Peacok, virologue à l’Imperial College de Londres.
Existe-t-il un vaccin?
Les vaccins actuels contre la grippe saisonnière ne sont pas efficaces contre le virus. Face au danger potentiel, plusieurs vaccins contre le H5N1 sont en cours de développement pour les humains. L’un d’entre eux est d’ailleurs déjà autorisé en Europe. Mais à l’heure actuelle, il n’est pas question de déjà l’administrer. Il pourra l’être lorsqu’une pandémie sera officiellement déclarée par l’Organisation mondiale de la santé ou l’Union européenne.
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