La hausse du prix du carburant va-t-elle bientôt prendre fin ? Voici pourquoi rien n’est moins sûr

Depuis juin, les prix du diesel et de l’essence ont monté en flèche. Cette envolée touche-t-elle bientôt à sa fin ? On ne parierait pas dessus.

par
C.D
Temps de lecture 3 min.

Ces dernières semaines, l’essence et le diesel ont connu une poussée inflationniste délirante. S’il fallait débourser 83,9 € maximum pour remplir un réservoir diesel de 50 litres en mai, il faut aujourd’hui débourser 101,35 € pour un plein identique, soit une hausse de 20,8%. Côté essence, le litre revenait à 1,731 € début mai, contre 1,918 € aujourd’hui (+10,8%). Mais comment l’expliquer ? La situation va-t-elle à s’améliorer ? On t’explique tout.

Comment expliquer cette hausse exponentielle?

Selon Olivier Neirynck, directeur technique de la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants, cité par la DH, l’explication est multifactorielle. Parmi ces facteurs, la décision de l’Arabie saoudite et de la Russie de prolonger leur réduction de production de pétrole jusqu’à la fin de l’année. Une autre explication de ces hausses de prix est à trouver dans le fait que le cours du pétrole dépend, sur tous les marchés, du dollar. Et malheureusement pour nous, en ce moment, la devise européenne est un peu faible par rapport au dollar. Sans oublier que la demande est de plus en plus soutenue alors que l’offre est en baisse, ce qui amène à une augmentation des prix. « La reprise économique est plus soutenue dans le monde, notamment en Chine et aux USA, ainsi qu’en Europe», comme l’explique Olivier Neirynck. Des explications confirmées par le porte-parole de la Fédération pétrolière belge Energia, Jean-Benoît Schrans. «Les coupes de production des pays de l’OPEP sont une des raisons de la hausse du Brent mais il y a aussi le redressement économique (perspectives optimistes) de la Chine avec comme conséquence une augmentation de la demande de l’énergie. La situation économique des États-Unis, en amélioration, a aussi un impact.»

Peut-on espérer une baisse prochainedes prix ?

Olivier Neirynck reste prudent. «Nous n’avons pas de boules de cristal. Mais le marché semble aller vers la stabilisation. On pourrait voir une légère diminution sur le marché de Rotterdam. Mais il faut aborder cela avec une prudence de sioux. Le marché semble en effet extrêmement sensible à tout effet d’annonce.» Energia ne se risque pas non plus à faire des pronostics trop optimistes. «On est encore loin des 2,2 € d’octobre 2022. La tendance est à la hausse mais l’évolution dépendra de quand l’offre et la demande pourront de nouveau s’équilibrer.» Cependant, les dramatiques inondations en Libye pourraient amener le pays à libérer davantage de pétrole, le pays ayant besoin d’argent pour se reconstruire. Ce qui aurait pour conséquence de calmer les marchés. Sans oublier l’évolution de la guerre en Ukraine qui pourrait influencer les cours. En bref, il serait bien imprudent de faire des prospections.

Retrouve toute l’actu sur Metrotime.be