Le 8 mai va-t-il (re)devenir un jour férié en Belgique ?

La capitulation de l’Allemagne nazie, qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale, a été déclarée le 8 mai 1945. Si cette date fait toujours l’objet de commémorations, elle n’est plus un jour férié en Belgique. Par peur de l’oubli de cette page importante de notre histoire, certains réclament aujourd’hui le rétablissement de ce jour férié en Belgique. C’est le cas de la « Coalition 8 mai ». Décryptage.

Une date moins marquante

Le 8 mai est resté un jour férié jusqu’en 1983, date à laquelle le gouvernement le supprime, entre autres, pour des raisons économiques. Il faut dire aussi que, si le 8 mai est la date officielle qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale, le conflit n’a pas cessé partout en même temps. «Il faut rappeler que la Belgique a été libérée en septembre 1944. Et ce moment de la Libération a sans doute davantage marqué les esprits chez nous», explique Catherine Lanneau, professeur d’histoire à l’université de Liège à nos confrères de la RTBF. Ainsi, ayant été libéré en grande majorité en septembre 44, la date du 8 mai a moins marqué l’esprit des Belges.

A contrario, le 8 mai reste une date importante pour nos voisins français. Il s’agit toujours d’un jour férié dans le pays. «Pour les Français, le 8 mai reste un moment de recueillement important, de célébration de cette victoire sur le nazisme, car il n’était pas du tout acquis que la France retrouve son aura et sa place de grande puissance.», explique l’historienne.

Vers un oubli ?

Si des cérémonies d’hommage sont encore organisées chez nous le 8 mai, elles restent néanmoins moins importantes que celles qui commémorent le 11 novembre, date de signature de l’Armistice de 1918. Ce jour est d’ailleurs toujours férié en Belgique.

« Si on demande aux jeunes ce qu’il s’est passé le 8 mai, la plupart ne connaissent pas. Beaucoup de gens ne connaissent pas cette histoire. À l’école, on en parle très peu.», confie Ellen De Soete, présidente de la «Coalition 8 mai». La coalition milite pour que ce jour redevienne un férié pour tous dans le pays. « C’est nécessaire qu’on en parle de nouveau. Ce sont des histoires qu’on ne peut jamais oublier», explique la militante.

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