Les agents de la SNCB bientôt équipés de bodycams?
Les contrôleurs de la SNCB et les agents de Securail seront-ils bientôt équipés d’une petite caméra qui filme leurs interactions? Le sujet a été évoqué par Georges Gilkinet.
La semaine dernière, un homme de 45 ans a été condamné par défaut à une peine de 12 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bruges pour avoir agressé un accompagnateur de train qui lui avait demandé de porter un masque en mars 2022. L’homme devra également verser 250 € de dommages à la victime ainsi que 800 € à la SNCB.
De plus en plus d’agressions
Depuis 2020, les agressions orales ou physiques envers les agents de la SNCB augmentent. En 2021, 1.923 avaient été recensées, en record depuis plus de 10 ans. «En 2022, on a enregistré pas moins 1.900 cas d’agression, soit en moyenne 5 cas par jour. Ce chiffre est similaire à 2021 et 60% plus élevé qu’en 2019. Cette tendance se poursuit également cette année: en janvier 2023, on recense déjà +50% d’agressions en comparaison avec janvier 2022», souligne la SNCB.
Début février, la SNCB a lancé une campagne de sensibilisation contre les agressions envers le personnel du rail. «Nous devons envoyer le signal que chaque agression est celle de trop et qu’elle fera systématiquement l’objet de poursuite judiciaire», avait souligné le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet.
Des caméras pour lutter contre les agressions?
Selon la SNCB, les discussions avec les voyageurs sans titre de transport valable sont la principale cause d’agressions. La compagnie a ainsi décidé que Securail mènera des contrôles de tickets plus fréquemment dans les gares. Les agents vérifieront que les voyageurs sont en possession d’un titre de transport valide avant d’embarquer dans le train.
Mais d’autres pistes sont également sur la table, notamment l’utilisation de caméras portables fixées sur le corps et qui enregistrent les interactions avec le public. Certains membres de la police sont déjà équipés d’une caméra piéton ou bodycam. Est-ce qu’il en sera bientôt de même pour les agents de la SNCB? Interrogé à la Chambre, le ministre Georges Gilkinet n’a pas écarté cette piste. «Les bodycams pourraient constituer un instrument utile pour faire baisser les tensions et diminuer les agressions contre le personnel ou pour établir la preuve si une infraction est commise, aussi bien par rapport à celui qui la porte que par rapport à l’auteur. De manière générale, l’utilisation des caméras doit cependant rester proportionnelle car elle touche au domaine de la vie privée», a-t-il indiqué.
Un syndicat réagit
Le président de la CGSP Cheminots s’est montré étonné par rapport à cette déclaration. «Cette éventualité n’avait jamais été évoquée lors de nos discussions avec les instances de la SNCB», a-t-il indiqué à nos confrères de Sudinfo. « Nous sommes néanmoins ouverts à la discussion », a-t-il poursuivi en ajoutant que la priorité restait d’avoir suffisamment de personnel au sein de Securail.
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