Le secteur bancaire belge s’est montré «très résistant» face aux défaillances du Credit Suisse et de plusieurs banques aux États-Unis. C’est ce que rapportait lundi la Banque nationale de Belgique (BNB) dans son rapport annuel sur la stabilité financière. Serait-il temps pour les banques d’utiliser cette marge de manœuvre pour augmenter progressivement la rémunération des dépôts ? Décryptage.
« Il ne faut pas abuser de la patience» des épargnants, exprimait le vice-gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB) Steven Vanackere. Dans son rapport annuel sur la stabilité financière, la BNB releve que les banques belges ont été particulièrement résistantes ces derniers mois. Une résilience s’explique par une stabilité des dépôts de clients ainsi que des coussins de fonds propres et de liquidité « robustes» . Serait-il temps pour les banques d’utiliser leur marge de manœuvre pour relever les taux d’intérêt des comptes d’épargnes ?
Turbulences des marchés financiers
Les chutes de Silicon Valley Bank et de Credit Suisse ont provoqué des turbulences sur les marchés financiers lors des premiers mois de cette année. Selon le rapport de la BNB, le secteur financier belge s’est révélé « très résilient» face à ces événements grâce à une solvabilité solide, une meilleure gestion des risques de taux d’intérêt et de liquidité, la stabilité et la diversification des dépôts de clients ainsi que des coussins de fonds propres et de liquidité «robustes». Fin 2022, le ratio de solvabilité des banques belges (CET1) affichait en moyenne 17,3%, contre 15,1% en Europe. Elles disposaient également de quelque 20 milliards d’euros de coussins de fonds propres libres à la même période.
Augmenter la rémunération des dépôts
Malgré cette situation financière solide, le BNB demande aux établissements financiers belges de « ne pas relâcher leurs efforts ». Elle les invite d’ailleurs « à augmenter progressivement » la rémunération des dépôts, qui consitue une source essentielle de financement stable pour les prêts consentis aux ménages belges et aux sociétés non financières.
«Nous comprenons qu’il faut avoir un œil sur la stabilité mais nous encourageons en même temps le secteur belge à faire le nécessaire pour assurer la fidélité des épargnants», déclarait le vice-gouverneur Steven Vanackere. « Il ne faut pas abuser de leur patience.»
