Low cost: vers des grèves chaque année?
Le week-end dernier, les pilotes de Ryanair se sont croisés les bras à l’aéroport de Brussels Airport, touchant quelque 20.000 personnes au total. Dans la foulée, Easyjet a annoncé la suppression de 1.700 vols, ce qui va affecter l’ensemble du trafic aérien. L’été dernier avait, lui aussi, été perturbé par plusieurs grèves. À l’heure où le low cost a du mal, doit-on s’attendre à des grèves chaque été?
Souvenez-vous l’année dernière, l’été avait été secoué par de nombreuses grèves. Alors que le secteur aérien reprenait son rythme normal après deux années de pandémie, le personnel ne suivait plus en raison des nombreux licenciements survenus pendant la crise. Résultat: il y avait suffisamment de vols proposés, mais pas assez d’employés pour les faire voler, du jamais vu!
Le point sur la situation cette année
Cette année, la situation ne s’est pas améliorée, alors que le trafic aérien reste toujours aussi important. Le week-end dernier, 20.000 personnes ont été touchées par la grève des pilotes de Ryanair en Belgique. Dans la foulée, la compagnie Easyjet a annoncé la suppression de 1.700 vols durant l’été, ce qui va perturber l’intégralité du trafic aérien. Une première série de quatre jours de grève aura lieu entre le 28 juillet et le 1er août et une deuxième entre le 4 et le 8 août, précise Unite. Le mouvement affectera potentiellement des vols de British Airways, Easyjet, Ryanair, TUI, Westjet ou encore Wizz.
Bref, cela fait deux années (si l’on exclut la crise sanitaire, ndlr), qu’il est compliqué de voyager avec une compagnie low-cost sans craindre de voir son vol annulé, déplacé ou retardé. Dès lors, il est légitime de se demander si l’on doit s’attendre à des grèves chaque été en volant low cost.
Alors, grèves à répétition ou pas?
La première chose que les compagnies aériennes tiennent à dire, c’est qu’elles ne sont pas en pénurie de personnel. Si la situation semblait périlleuse en 2022, elle est rétablie en 2023. C’est en tout cas ce qu’affirmait la compagnie Easyjet il y a quelques jours. Toujours pour justifier les perturbations de cet été, le secteur affirme que les manifestations à répétition des contrôleurs aériens français contre la réforme des retraites ont posé de gros problèmes à toutes les compagnies, qui ont parfois dû s’adapter. Bref, l’été 2024 pourrait être beaucoup plus calme, à moins que d’autres crises ne surviennent d’ici là. Et ça, seule Madame Irma peut le prévoir à l’heure actuelle.
En second lieu, il est à noter que le secteur low cost est actuellement en pleine mutation. On vous l’a dit à plusieurs reprises ces derniers mois, l’ère des vols à 20€ et moins est terminée et il va falloir s’y faire. L’ère du low cost, qui a connu une popularité croissante dans de nombreux secteurs, montre des signes de transformation. Les modèles économiques basés sur des prix réduits sont remis en question par des facteurs tels que l’évolution des préférences des consommateurs, les enjeux environnementaux, et la concurrence accrue.
De l’importance de la paix sociale
Et si cette mutation est présente dans de nombreux secteurs, elle l’est particulièrement dans le secteur aérien. A l’heure où les compagnies aériennes augmentent le prix de leurs billets pour les raisons que l’on connaît, elle ferait bien aussi de prendre en considération les demandes de leurs employés afin de calmer les tensions qui causent toutes ces grèves. En effet, le personnel des compagnies low cost peut ressentir une pression accrue en raison de conditions de travail exigeantes, de salaires parfois inférieurs à la moyenne du secteur et de régimes de travail flexibles.
Vous l’aurez compris, il semble clair qu’à l’heure actuelle, la question de savoir si des grèves arriveront chaque année dans le secteur aérien repose sur un seul point essentiel: la paix sociale au sein des compagnies low cost. Et à l’heure actuelle, celle-ci est loin d’être acquise.
Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be