À partir de quand la peur n’amuse-t-elle vraiment plus ?

Que ce soit dans un parc d’attractions ou devant un film d’horreur, on aime jouer à se faire peur. Et le sujet sera bientôt d’actualité à l’occasion des fêtes d’Halloween. Avouons que parfois, dans certains contextes, l’effroi est tel qu’il ne devient plus drôle. Un parc d’attractions suédois, en association avec des scientifiques danois, recherche des candidats pour une expérience mettant la peur à rude épreuve afin de repérer ce fameux moment à partir duquel on ne rigole plus.

par
C.D
Temps de lecture 4 min.

Il y a ces frissons qui envahissent tout votre corps lorsque la montagne russe redescend à une vitesse folle dans une position à la verticale telle que l’on veut être certain d’être bien accroché. Il y a aussi ces battements de cœur qui s’accélèrent quand vous prenez part à un «escape game» basé sur le thème de l’horreur et dont les acteurs prennent un malin plaisir à vous faire sursauter avec leur costume de monstre hybride. C’est d’ailleurs le genre d’expérience à laquelle on participe à l’occasion d’Halloween, dont la célébration rencontre un véritable succès au parc Astérix au point que le parc d’attractions renouvelle son système de réservation obligatoire pour les billets non datés lors des vacances de la Toussaint. Sa saison intitulée «Peur sur le parc», qui doit se dérouler du 30 septembre au 5 novembre, est devenue l’un des rendez-vous les plus courus des férus de parc d’attractions, en raison des expériences bien ficelées pour faire monter l’adrénaline.

Des degrés de tolérance variables

Aussi étrange que cela puisse paraître, on aime s’amuser à se faire peur. Chacun dispose d’ailleurs de son propre degré de tolérance face à la frayeur. Quel est donc ce niveau à partir duquel ce n’est vraiment plus drôle de ressentir des frissons? En Suède, le parc d’attractions Liseberg, situé à Göteborg, se pose la question et vient de lancer un appel à candidatures pour recruter des courageux qui sauront être assez téméraires pour affronter leur peur. Il s’agit de mener une expérience scientifique, en collaboration avec des chercheurs de la Recreational Fear Lab, un département de l’Université d’Aarhus au Danemark. Et bonne nouvelle: il n’y a pas que les Suédois qui peuvent participer.

Une expérience unique

D’habitude, ce genre de «recrutement» est réservé à la population locale, mais cette fois les initiateurs invitent les candidats étrangers à s’inscrire. Les frais de déplacement et d’hébergement jusqu’en Suède seront pris en charge. Par contre, les heureux élus ne sauront pas où ils se rendront précisément au pays de Stockholm. C’est tout l’enjeu de cette expérience baptisée «The Peak Fear Experiment», qui aura lieu le 11 octobre prochain. Les courageux seront confrontés à différents scénarios de peur, dans le but de repérer le degré à partir duquel ce n’est vraiment plus drôle d’être effrayé. Durant l’expérience, les candidats seront encadrés par des psychologues et des médecins tandis qu’un examen de santé sera réalisé au préalable.

Trois catégories

«Les divertissements effrayants peuvent avoir un certain nombre d’effets psychologiques positifs; Il peut même être bon pour nous de jouer avec nos peurs, par exemple en regardant des films d’horreur ou en visitant des ’attractions hantées’. Il semble que ce type de divertissement puisse fonctionner comme une sorte de vaccin contre la peur et renforcer la résilience au stress et à l’anxiété en pratiquant la régulation des émotions et en repoussant ses limites», explique le co-Directeur du Recreational Fear Lab Mathias Clasen dans un communiqué. D’après les chercheurs, il existerait trois catégories d’amateurs de peur: il y a ceux qui recherchent l’adrénaline, il y a ceux qui sont effrayés mais qui veulent surmonter l’effroi, et il y a les autres «qui veulentutiliser l’expérience pour naviguer dans un environnement effrayant».

Les candidatures sont ouvertes à toute personne âgée de plus de 18 ans, jusqu’au 25 septembre ici.

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