Peut-on arborer des drapeaux palestiniens ou israéliens en rue et dans les stades?

Si pour éviter tout débat, nos amis français ont opté pour une interdiction générale des drapeaux palestiniens et israéliens, la Belgique a choisi une option différente. Chez nous tout est permis, quoique… On vous explique.

Des drapeaux retirés des stades

Il y a une dizaine de jours, au début du match opposant l’Union Saint-gilloise au Club de Bruges, des drapeaux palestiniens sont apparus dans l’une des tribunes du Stade Marien. Très vite, des policiers en civil ont exigé le retrait des drapeaux et relevé l’identité de leurs porteurs. Une intervention que Mariam El Hamidine, la présidente qui est aussi bourgmestre de Forest a justifiée: «C’est l’officier chargé du maintien de l’ordre qui a estimé, après une analyse de risques, que ces drapeaux pouvaient créer des tensions parmi le public.»

Interdiction des signes politiques

Si la fédération anglaise a désormais interdit les drapeaux israéliens et palestiniens lors des matches de Premier League, quelle est la position de l’Union belge de football sur le sujet? «Nous n’avons pas publié de circulaire comme en Angleterre, nous estimons que le règlement de l’Union belge suffit, il prévoit une interdiction des signes politiques dans les stades et cela vaut pour tout, même s’il faut bien admettre que cela laisse aux clubs et aux services de sécurité un certain pouvoir d’interprétation pour déterminer ce qu’est exactement un signe politique», comme l’explique Stijn Van Bever, porte-parole de la Pro League. Mais un drapeau national est-il nécessairement un signe politique ? La réponse est vague et donc laissé à l’appréciation des stades. À noter, qu’aujourd’hui, la plupart des stades belges interdisent les drapeaux palestiniens et israéliens.

Tolérés en rue

Mais qu’en est-il des drapeaux en rue et accrochés aux fenêtres ? Pouvons-nous arborer un drapeau palestinien lors d’une manifestation par exemple? «Il n’y a aucune règle », comme l’explique Mariam El Hamidine, bourgmestre de Forest. «En principe, tout est permis du moment que cela ne contrevient pas aux lois contre le racisme et l’antisémitisme, que cela ne porte pas préjudice à son voisin et que cela n’alimente pas la haine ». On peut donc se balader avec un drapeau à condition par exemple de ne pas véhiculer, par la même occasion, un message de haine sur une pancarte.

Des zones neutres

Peut-on donc se promenerà tout momenten ville avec un drapeau? «Une fois le rassemblement terminé, il arrive que nous demandions que les symboles déployés lors de la manifestation soient rangés et qu’ils n’apparaissent plus», explique I lse Van de keer, porte-parole de la zone de police BXL-XL. Les autorités le justifient par un souci de préserver l’ordre public. Si la notion est assez générale, elle est compréhensible. À noter aussi que les manifestations sont interdites à certains endroits de la capitale. «Il y a trois zones neutres à Bruxelles où toute manifestation est totalement exclue, aux alentours du Parlement européen, des institutions fédérales situées autour du parc royal et sur la Grand-Place», éclaire le porte-parole.

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