Pourquoi la pastèque est un emblème de la résistance palestinienne?

Sur les réseaux sociaux ou sur les drapeaux des manifestants, la pastèque semble partout du côté des Palestiniens. Mais pour quelle raison ce fruit est-il devenu l’emblème du pays? Metro vous explique.

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La rédaction en ligne
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Pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui, il faut comme bien souvent remonter un peu dans le passé. Plus particulièrement en 1967, durant la fameuse guerre des six jours (quand Israël a, entre autres, pris le contrôle de Gaza). Durant cette guerre, le gouvernement israélien a banni l’affichage du drapeau palestinien. Pour contourner cette «infraction», les Palestiniens ont décidé de se servir de pastèques car celles-ci portent naturellement les couleurs nationales de leur drapeau une fois coupées en deux. Si en 1993, le drapeau de la Palestine est à nouveau accepté comme une représentation de l’Autorité palestinienne, ces derniers mois, la pastèque est revenue sur le devant de la scène. Mais pourquoi?

Commet expliquer le retour de la pastèque comme symbole?

Si l’on y regarde de plus près, on pourra apercevoir que le retour des pastèques s’est fait à un moment plus ou moins défini. Il s’agit du mois de janvier 2023. La raison? C’est précisément à ce moment-là que Itamar Ben-Gvir, le ministre israélien de la Sécurité nationale, a ordonné la confiscation des drapeaux palestiniens après avoir déclaré sur X (anciennement Twitter) que le drapeau palestinien «montre une identification avec une organisation terroriste dans la sphère publique». Suite à cette interdiction et depuis les attaques terroristes du Hamas sur Israël, les pro-palestiniens militent désormais avec leurs pastèques que ce soit à Gaza ou même ici, en Europe.

Qui a eu l’idée de la pastèque?

Hé bien, aussi étonnant que cela puisse paraître, on la doit à un… policier ! Le peintre palestinien Sliman Mansour a révélé que l’association de la pastèque à un moyen de résistance est apparue à la fin des années 80. À l’époque, la police israélienne l’a arrêté, lui ainsi que deux autres artistes (Nabil Anani et Isam Bader) pour avoir «intégré les couleurs du drapeau palestinien dans leurs œuvres». L’un des policiers en a profité pour essayer de le convaincre d’arrêter de faire de «l’art politique». «Pourquoi vous faites ça?», leur a-t-il demandé. «Pourquoi vous ne peignez pas de jolies fleurs ou une figure nue? C’est joli. J’achèterai même chez vous».

Malheureusement pour lui, les artistes n’étaient pas du même avis, en particulier Isam Bader qui s’est empressé de lui demander s’il avait le droit de « peindre une fleur aux couleurs du drapeau palestinien ». La réponse du policier ne s’est pas fait attendre: « Même si tu peins une pastèque, elle sera confisquée.» L’homme ne devait avoir aucune idée du symbole de révolution qu’il venait de créer à lui tout seul. Mais suite à cet échange, la pastèque est devenue l’emblème de la résistance palestienne.

Le mystère est ainsi résolu!

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