Pourquoi le nombre de blessés sur la route bat des records à Bruxelles ?

Est-il de plus en plus dangereux de circuler à Bruxelles ? C’est ce que semble dire le dernier rapport «Moniteur de la mobilité et de la sécurité routière». En 2022, on dénombrait pas moins de 4.800 blessés dans la capitale, un record. Comment expliquer ce chiffre ?

par
C.D
Temps de lecture 3 min.

Depuis 2010, soit la première année pour laquelle le rapport « Moniteur de la mobilité et de la sécurité routière » dispose de données, le nombre de blessés sur la route n’a jamais été aussi élevé. On en dénombre 4.800 en 2022, un bilan très peu réjouissant. Pourtant, la ville de Bruxelles tente d’améliorer ces statistiques, notamment avec le plan Ville 30, c’est-à-dire l’abaissement de la limite de vitesse à 30 km/h ou le plan Good Move. Dès lors, comment expliquer que le nombre de blessés augmente malgré tout ?

Moins de piétons et d’automobilistes blessés

En analysant de plus près le graphique du Moniteur, on constate que, bien que le nombre de blessés ait été plus élevé en 2022, il n’y a jamais eu aussi peu de blessés chez les piétons et les conducteurs de voitures. On dénombre en effet 913 victimes piétonnes en 2022, alors qu’elles étaient environ 1.100 auparavant. On constate une baisse encore plus impressionnante du nombre d’automobilistes victimes sur la route, le nombre passant de 2.082 en 2010 à 1.115 blessés en 2022. Pareil pour les motards chez qui le nombre est descendu à 452 blessés l’an passé, soit un record.

Plus de cyclistes et d’utilisateurs de trottinettes blessés

Si les piétons et les automobilistes sont moins souvent blessés qu’auparavant, d’autres catégories d’usagers de la route ont vu leurs chiffres drastiquement augmenter en 2022. Parmi elles, les trottinettes.Le rapport comptabilise 688 blessés en 2022, alors qu’ils étaient inexistants en 2018. Idem pour les cyclistes. On comptait 1.086 blessés l’année passée, contre 905 en 2019 et 404 en 2010.

De nouvelles habitudes

Comment expliquer ces changements? Ces évolutions reflètent en fait les nouvelles habitudes de la population bruxelloise. Encouragés par les autorités, de plus en plus de Belges optent pour la mobilité douce. Ainsi, depuis 2010, le nombre de cyclistes a augmenté de 170%. L’introduction de la trottinette partagée dans la capitale a elle aussi entraîné une forte hausse de l’utilisationde ce moyen de transport et, avec elle, du nombre de blessés.

Si ces modes de transport plus écologiques sont privilégiés par les autorités, la voiture reste un des moyens de transport les plus sûrs à Bruxelles. «Dans une ville où la vitesse est limitée à 30 km/h, il est très peu probable qu’un occupant d’une voiture soit blessé, car la vitesse est inférieure et la ceinture de sécurité peut jouer pleinement son rôle protecteur». Malheureusement, les automobilistes représentent toujours le principal opposant lors des accidents dans la région, c’est-à-dire que, face aux blessées, le moyen de transport qui est de loin le plus utilisé par la partie adverse, reste la voiture.

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