Pourquoi les chèques-repas ne sont-ils pas indexés avec le salaire?

La valeur maximale d’un chèque-repas est plafonnée à 8 euros depuis 2016. Pourquoi n’a-t-elle plus été augmentée depuis alors que l’inflation, elle, n’a cessé d’augmenter ces dernières années? On vous explique!

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Avec l’inflation que nous avons connue ces dernières années, en particulier en 2022 (10,3%), on est en droit de se demander pourquoi les chèques-repas des travailleurs ne sont pas indexés au même titre que le salaire. Depuis 2016, le montant maximal d’un chèque est en effet plafonné à 8 euros.

Un chèque-repas, c’est quoi?

Le chèque-repas est une solution win-win pour l’employeur et le travailleur: le patron ne doit en effet pas payer de cotisations sociales sur le montant des chèques. L’avantage pour le travailleur est que, même si les chèques sont retirés de son salaire net, ce montant est exonéré des cotisations sociales et des impôts. L’employeur paie au maximum 6,91€ par titre-repas tandis que la part du travailleur s’élève au minimum à 1,09€.

À l’heure actuelle, un chèque-repas qui dépasserait les 8 euros ne serait pas considéré comme un avantage extra-légal exonéré de cotisations. Le surplus serait taxé comme le salaire normal. Ce qui n’arrangerait ni les employeurs, ni les travailleurs.

Pourquoi le plafond n’est-il pas augmenté?

Mais pourquoi, alors que nous avons connu sept ans d’inflation, ce plafond n’a-t-il pas été augmenté? Un bénéficiaire de chèques-repas sur deux a été contraint de diminuer ses dépenses, selon une étude Listen commandée par VIA, l’association des émetteurs de chèques, et publiée en début d’année.

En principe, rien d’interdit de relever ce plafond. Dans La Libre, le nouveau président du syndicat libéral (CGSLB), Gert Truyens, a préconisé «le relèvement à 10 euros du montant maximum des chèques-repas» pour relever le pouvoir d’achat des Belges. Les émetteurs aussi plaident en ce sens, avançant que cela serait bon pour l’économie belge. Alors qu’est-ce qui coince?

Le montant des chèques est fixé par les partenaires sociaux, c’est donc eux qui décident si leur plafond doit être augmenté. Le frein? La norme salariale : elle est fixée tous les deux ans afin que les salaires des travailleurs belges n’augmentent pas trop par rapport aux salaires des pays voisins. Et justement, pour la période 2023-2024, elle a été déclarée nulle étant donné que les salaires en Belgique ont augmenté proportionnellement plus vite que ceux des pays voisins.

Quelle solution?

Le parti flamand Vooruit voudrait ancrer l’indexation des chèques-repas dans la loi, et propose qu’à partir de 2024, la valeur augmente chaque année au 1er janvier en fonction du nombre d’augmentations de l’indice-pivot de l’année précédente.

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