Pourquoi les films durent de plus en plus longtemps

Vous l’avez certainement remarqué si vous vous êtes rendu au cinéma récemment: les nouveaux films sont longs, très longs (Avatar 2, Babylon, Avengers…). Et le phénomène va perdurer. Explications.

par
Cédric Dujeux
Temps de lecture 3 min.

Dans un monde saturé où les informations sont de plus en plus nombreuses, le temps du public est précieux. On voit donc les formats se raccourcir (multiplication de vidéos courtes type Tiktok, chansons qui dépassent rarement les 3 minutes, Twitter et Instagram qui limitent le nombre de caractères…). Mais un domaine résiste et va même à contre-courant: le cinéma. Les courts-métrages auraient pu logiquement être à la mode, pourtant ce sont les formats très longs qui ont la cote dorénavant.

Retour vers le passé?

Les films qui durent 3h ne sont pas nouveaux, loin de là: certains des plus grands classiques du cinéma imposent un format très long. Du Parrain (2h55, sorti en 1972) jusqu’à la trilogie du Seigneur Des Anneaux (+/- 3h par épisode, sortie entre 2001 et 2003), le succès critique et commercial n’a pas été dépendant de la durée de l’œuvre. Et malgré l’afflux d’informations qu’offre le monde moderne, ce n’est pas près de changer. On en est déjà témoins actuellement avec les sorties de Babylon (3h09, 2022), Avengers: Endgame (3h02, 2019), Avatar: La Voie de l’Eau (3h12, 2022)… Ou même avec le retour au cinéma de Titanic qui fête ses 25 ans (3h16, 1998).

Le rallongement de la durée des films n’est pas uniquement propre à ceux diffusés en salles. Les plateformes de streaming n’hésitent plus à produire des œuvres qui excèdent les 2 voire 3 heures. The Irishman (3h26, sorti en 2019 sur Netflix), À l’ouest rien de nouveau (2h23, 2021, Netflix) et The Tomorrow War (2h20, sorti en 2021 sur Prime Video) ne sont que des exemples parmi d’autres.

Les causes de ce changement de cap

Les raisons potentielles pour expliquer ce changement sont multiples, mais trois s’imposent. La première serait de se démarquer des programmes télévisuels (films et séries). Mais également d’avoir la possibilité d’élargir et d’enrichir le récit, pour rivaliser avec les séries télévisées qui ont du succès avec leur scénario à rallonge. Enfin, faire des films plus longs servirait à mieux justifier les tarifs des salles de cinéma, qui sont toujours plus élevés.

L’industrie du 7e art fait face à des changements (baisse de fréquentation des salles depuis la pandémie Covid-19), hausse des tarifs, multiplication des concurrents (plateformes de streaming, IPTV), succès des séries… Il est donc normal qu’elle change pour résister et s’adapter. Cela passe par de nouvelles technologies mais également une revisite des formats de film. Puisque de toute façon, quand on aime, on ne compte pas.

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