Pourquoi les tickets des festivals coûtent-ils si chers?

Cette année, le pass pour Rock Werchter frôle les 300 €. Et c’est sans compter le camping et les (très chers) tickets boissons et nourriture. Et c’est loin d’être une exception. Assister aux festivals d’été est-il en train de devenir un loisir de luxe?

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 5 min.

C’est un temps, littéralement, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. En 2003, le ticket combi pour les quatre jours de Rock Werchter coûtait 108 €. Et ce n’était pas une affiche au rabais. À ce prix-là, les festivaliers pouvaient assister aux concerts de Radiohead, Björk, Moby, Metallica, Queens of the Stone Age, Coldplay ou encore R.E.M! La même année, les trois jours à Pukkelpop étaient à moins de 100 €.

Jusqu’à 300 €

Vingt ans plus tard, les choses ont bien changé. Pour aller à Rock Werchter cette année, il faut compter 127 € pour un ticket d’une journée et 292€ pour un pass pour les quatre jours. Pour trois jours à Tomorrowland, c’est 295 € (+12,8% par rapport à 2022) et plus de 500 € avec l’accès au camping le plus «basique» inclus. Cela n’a pas empêché les deux plus grands festivals belges d’afficher complet depuis quelques mois. Envie d’aller au Pukkelpop à la fin de l’été? Comptez 260 € pour le pass de quatre jours. Et pour Les Ardentes, c’est 247 € pour la même durée.

Des festivals plus abordables

Heureusement, comme il en faut pour tous les goûts et pour toutes les bourses, il y a des festivals plus abordables. À Dour, c’est moins de 200€ (195 €) pour un ticket combi de cinq jours. Le Ronquières Festival propose son pass de trois jours à 139 €. Enfin, bien que leur programmation n’ait rien à voir avec les mastodontes cités plus haut, Couleur Café et Esperanzah! font partie des festivals belges les plus abordables avec des pass trois jours affichés à respectivement 110 € et 100€ (59 € et 49 € pour une journée).

Pourquoi les prix flambent?

Si les prix des festivals ont tant augmenté ces dernières années, ce n’est pas seulement à cause de l’inflation. D’ailleurs, l’augmentation constatée entre 2022 et 2023 est généralement un peu plus élevée que l’inflation nationale. Le champion toute catégorie reste Les Ardentes dont le prix du pass est passé de 187 à 247 €. Pour le festival liégeois, plusieurs raisons expliquent cette hausse. Avec les annulations en 2020 et 2021 pour cause de Covid, le tarif de 2022 correspondait en réalité à celui de 2019. Ajoutez à cela un déménagement sur un nouveau site deux fois plus grand, ainsi que des têtes d’affiche internationales comme Travis Scott et Kendrick Lamar et vous aurez une explication justifiée à propos de cette forte augmentation.

De manière générale, depuis quelques années, tous les organisateurs doivent faire face à une augmentation des coûts techniques et de production mais aussi à l’évolution des cachets des artistes, dont les concerts sont désormais la principale source de revenus. Ajoutez à cela une pénurie de main-d’œuvre, l’indexation des salaires du personnel, mais aussi l’augmentation du prix du transport et vous comprendrez, en partie, pourquoi votre ticket de festival coûte aussi cher cette année.

Tous les coûts augmentent

«Tous les coûts organisationnels ont augmenté.Il y a l’indexation qui pèse sur le prix des agents de sécurité, le transport pour le matériel, et avec la Covid, le nombre de techniciens a fortement chuté entraînant des tarifs bien plus élevés. Avec les cachets artistiques qui flambent, notamment ceux de la scène rap, les organisateurs doivent répercuter ces augmentations quelque part», détaille à L’Avenir Benoît Malevé, organisateur de l’Inc’Rock Festival. En mai dernier, il a donc décidé de miser sur une affiche plus modeste plutôt que de faire payer plus cher les festivaliers. «On va devenir plus cher que l’opéra. Le rock, le hip-hop, la pop risquent de devenir un produit de luxe», estimait quant à lui en début d’année Denis Gérardy, programmateur du festival namurois Les Solidarités, dans les colonnes de la DH. À terme, c’est donc tout le secteur des festivals qui pourrait être amené à changer. Car une chose est sûre, vu l’augmentation incessante des tarifs et la nouvelle concurrence avec les méga concerts, de nombreux festivaliers devront faire des choix!

Comment (essayer de) payer ses tickets moins chers?

Vous avez envie d’aller en festival et vous n’avez pas encore vos places? Il existe quelques solutions avant d’aller vous poster avec une pancarte en carton «Need tickets» à l’entrée du site dans l’espoir qu’un festivalier vous refourgue une place en trop. Tout d’abord, allez jeter un œil sur metrotime.be/fr/concours. Comme chaque année, Metro est partenaire de plusieurs festivals et fait gagner des places à ses lecteurs. Enfin, depuis quelques années, TicketSwap est devenue la plateforme préférée des festivaliers pour acheter et vendre des tickets en toute sécurité. Plus besoin de tenter le diable et les arnaqueurs sur 2emain ou sur Facebook Market. Et même quand la demande est forte, il y a moyen de faire des bonnes affaires. Jeudi dernier, à quelques heures des premières notes de guitare au Graspop, des utilisateurs malades à la dernière minute revendaient leur ticket combi pour 250 €, au lieu de 300€. Quand un festival n’est pas complet, en surfant le jour même sur TicketSwap, il y a moyen de faire de très bonnes affaires et le code QR de votre ticket est immédiatement disponible sur votre smartphone. Dernier conseil pour la route: activez les notifications pour être prévenu dès qu’un ticket que vous recherchez est disponible.

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