Pourquoi voyager en avion va devenir compliqué d’ici 5 ans?

Vous souvenez-vous de la belle époque des allers-retours à 19,99€ à travers l’Europe avec des compagnies telles que Ryanair et Wizz Air? Vous avez sans doute remarqué qu’elle était révolue… Et la tendance ne risque pas de s’inverser dans les prochaines années, ce qui pourrait rendre les voyages en avionvers l’étranger compliqués pour certains ménages belges.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Cela ne vous aura pas échappé: la crise de la Covid-19 a fait (très) mal aux compagnies aériennes et celles-ci ont globalement augmenté les tarifs de leurs billets. En un an, on parle d’une hausse qui se situe entre 15 et 25%.

Unehausse qui est encore plus marquée quand il s’agit des vols à longue distance, comme l’explique Anne-Sophie Snyers, CEO de la Belgian Travel Confederation, à nos confrères de Moustique: « Pour rejoindre l’Amérique du Sud, on pouvait encore il y a un an trouver des billets à 700 ou 800 euros. Aujourd’hui, il n’y en a plus sous les mille euros. L’augmentation est substantielle.»

Cela va-t-il s’améliorer?

Actuellement, le secteur aérien représente 3,5% des émissions de CO2 à travers la planète. D’ici 2030, elles devront avoir baissé de 55% si le secteur veut respecter la neutralité carbone dès 2050. « Cette transformation va entraîner une double peine sur les prix. Les taxes vont augmenter dans tous les pays. L’an dernier, la Belgique mettait déjà en place une taxe de 2 à 10 euros par billet selon la destination. On les voit arriver de partout sur ce marché, et clairement cela ne va aller que croissant pour que chaque pays puisse atteindre ses objectifs», poursuit l’experte.

Forcément, c’est donc le consommateur qui va trinquer, et il doit s’attendre à ce qu’un autre facteur justifie une augmentation des prix de son billet. En effet, l’objectif d’une neutralité carbone a une autre conséquence: les compagnies aériennes vont investir d’importants moyens pour muter leur flotte et faire en sorte que celle-ci émette moins de CO2. De nombreux appareils vont être remplacés et cela aura aussi un impact sur le prix des billets.

Quand cette hausse va-t-elle s’arrêter?

Anne-Sophie Snyers affirme que les prévisions annoncent une croissance des prix jusqu’à 2050. Toutefois, elle tempère: «J’imagine qu’ils plafonneront à un moment. Aujourd’hui pour aller à Madagascar, il faut compter 1.700 euros. Je n’imagine pas des vols dans lesquelles les places sont à 3.000…»

Pour autant, l’experte est catégorique, voyager de façon économique, c’est du passé: «Aujourd’hui, les prix ne sont plus ce qu’ils étaient mais ils restent accessibles. Si la demande est toujours très forte, cela ne durera pas. Il reste cinq ans pour pouvoir encore voyager comme on le fait. Après, ce sont les modèles de vacances telles que nous les connaissons qu’il faudra revoir. Lorsque je parle de voyages écoresponsables, je perçois encore souvent des sourires en coin. Mais c’est à cela qu’il faut se préparer si on ne veut pas voir la filière dégringoler. Pour les courtes distances, l’avenir sera le train.»

« Depuis les Covid, les clients sont beaucoup plus libérés sur leur budget. Ils nous disent directement leurs envies et la somme qu’ils sont prêts à consacrer. Pour aller chercher du soleil et un coin dépaysant, il n’y a pas toujours besoin d’aller bien loin», conclut-elle.

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