Punaises de lit : L’invasion est-elle inévitable en Belgique ?

Les punaises de lit ne connaissent pas les frontières. Ces dernières semaines, ces insectes particulièrement envahissants ont été repérés dans des cinémas à Paris et dans des TGV. Prochain arrêt la Belgique? Le mal est sans doute déjà fait…

par
T.W.
Temps de lecture 5 min.

Il y a encore une dizaine d’années, les punaises de lit étaient un phénomène rare et lointain. Tout au plus, on entendait que ces bestioles infectaient les matelas dans les appartements à New York et qu’il fallait faire attention à ne pas en ramener dans sa valise de retour en Belgique.

Elles colonisent les lieux publics

Alors qu’ils avaient quasiment disparu dans les années 1950, ces insectes font leur retour en force depuis les années 1990. Et depuis quelques années, il paraît évident que nous ne pouvons plus y échapper, même en Belgique. Dans une société où il n’y a (presque) plus de frontières et où nous voyageons toujours plus, les punaises de lit voyagent elles aussi et s’installent un peu partout. Parfois même dans des endroits où on ne les attend pas vraiment.

Ces dernières semaines, la punaise de lit a fait à plusieurs reprises l’actualité en France. Tout d’abord, cet été, plusieurs clients de cinémas parisiens ont affirmé, photos à l’appui, s’être fait piquer par des punaises de lit pendant qu’ils étaient installés dans leur siège. Plusieurs établissements ont confirmé ces incidents, en s’excusant et en détaillant les mesures prises (détection via des chiens et traitements des fauteuils avec de la vapeur sèche à 180ºC).

Le 22 septembre dernier, une utilisatrice du réseau social X a publié la vidéo d’une punaise de lit se baladant sur l’accoudoir d’un TGV à destination de Lille.

Enfin, une autre vidéo diffusée ce dimanche 24 septembre montre une punaise de lit sur le siège d’un TGV reliant Paris à Marseille. D’ailleurs, dans la cité phocéenne, ces bestioles sont devenues un véritable fléau. Elles ont investi les logements, mais aussi de nombreux lieux publics comme les écoles, les hôpitaux et même une prison et une bibliothèque.

La seconde main également pointée du doigt

Plusieurs éléments expliquent le développement des punaises de lit: le tourisme, nos modes de vie toujours plus nomades, les logements partagés ou encore la résistance croissante de ces bestioles aux insecticides. Mais le voyage n’est pas le seul responsable. Il ne faut pas sous-estimer la seconde main. Si cette pratique anti-gaspi est excellente pour la planète, elle contribuerait aussi à l’invasion des punaises de lit. Que ce soit un vêtement d’occasion acheté sur Vinted, un vieux meuble chiné sur 2ememain ou même un téléviseur acheté sur Facebook Market, tous ces objets peuvent aussi contribuer à faire entrer des punaises de lit dans votre logement. «Lors d’infestations graves, les insectes peuvent également s’infiltrer dans les appareils électroniques conservés près du lit, y compris les téléviseurs et les prises, préférant les cachettes toujours chaudes», rappelait cet été le journal britannique The Telegraph. Au Royaume-Uni, les infestations de punaises de lit ont augmenté de 65% en un an. «Si vous achetez des vêtements de seconde main, il est vivement conseillé de les transporter dans un sac fermé hermétiquement et de les laver à 60 ºC avant toute utilisation», recommande d’ailleurs le site officiel de l’administration française.

Sont-elles dangereuses?

De couleur brune ou rougeâtre, les punaises de lit font généralement la taille d’un pépin de pomme. Elles apprécient particulièrement les endroits chauds et obscurs. La nuit tombée, attirées par le sang dont elles se nourrissent exclusivement, elles sortent de leur cachette pour venir non pas vous piquer (même si ce terme reste souvent utilisé) mais en réalité pour vous mordre. Leur morsure se caractérise par des petits boutons parfois irritants, généralement sur les parties laissées à l’air en dormant comme les jambes ou les bras. Malheureusement, on ne sent pas tout de suite qu’on a été mordu. En effet, leur salive a un pouvoir anesthésiant et ce n’est qu’une à deux heures après la morsure que les démangeaisons apparaissent. Les boutons restent généralement entre trois et cinq jours sur la peau, mais parfois ils peuvent mettre jusqu’à dix jours avant de disparaître. Au-delà des morsures et des démangeaisons, les punaises de lits peuvent être sources de troubles psychologiques. Heureusement, elles ne transmettent pas de virus et ne sont actuellement reliées directement à aucune maladie.

L’invasion a déjà commencé

Mauvaise nouvelle, les punaises de lit sont bel et bien déjà présentes en Belgique. Récemment, à Liège, un immeuble de 120 logements a été infesté. «Il y a plusieurs autres manières de les éliminer: la vapeur, la chaleur, le froid. Mais dans les appartements, plus l’espace est grand, plus c’est compliqué de traiter ça de manière localisée. Elles se présentent partout. On est vraiment obligé de pulvériser l’insecticide partout où elles sont», expliquait Lionel De Beer, gérant de la société Belbugs, à RTL Info. Le spécialiste belge de la punaise de lit met aussi en garde: «Quand les gens ont des punaises de lit, ils veulent jeter absolument leur mobilier. Il suffit qu’ils les trimbalent via des cages d’escalier et des couloirs, elles peuvent tomber et se propager également.». En cas de présence de la bestiole (qu’on peut remarquer en cas de morsures sur la peau ou de petits excréments noirs sur le matelas), mieux vaut donc garder son sang-froid. Commencez par laver votre linge de lit et vos vêtements à 60ºC et passez l’aspirateur dans les moindres recoins où pourrait se cacher la bestiole. Si l’infestation est déjà à un stade plus avancé, mieux vaut faire appel à un professionnel. Mais attention, s’ils sont de plus en plus nombreux à être spécialisés en la matière, les arnaques ne sont jamais bien loin.

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