Quel est ce site de rencontres destiné aux 13-25 ans qui attire des prédateurs sexuels ?

Dépeint comme un site de rencontres pour ados, «Rencontre-ados.net» fait polémique. Il attirerait des prédateurs sexuels cherchant à obtenir des photos dénudées, voire des relations sexuelles tarifées de jeunes filles mineures. On t’explique.

par
C.D
Temps de lecture 3 min.

Si la plupart des sites de rencontres sont réservés aux personnes majeures, de plus en plus de plateformes visent les plus jeunes. Parmi elles, Yubo, Azar ou encore Rencontre-ados.net. Des sites qui posent question dès lors que des mineurs sont mis en contact avec des adultes. Depuis quelque temps, le site Rencontre-ados.net fait parler de lui. En cause ? Des jeunes adolescentes y reçoivent régulièrement des demandes à caractères sexuelles de faux profils. Décryptage.

Un accès gratuit et simple

«L’inscription est rapide et vous permettra d’accéder à de nombreux profils d’ados célibataires de votre pays ou région pour trouver l’amour ou des amis», informe la page d’accueil de Rencontre-ados. Créer un compte se fait en quelques clics. Le problème? Aucune vérification de l’âge de ceux qui créent un compte n’est effectuée au moment de l’inscription. Il est donc possible que Lucas, 25 ans sur son profil, en ait en réalité 47, ce qui pose question.

Des dérives multiples

Sous les profils des jeunes filles, on lit régulièrement ce genre de messages: «Pas de nude ou de demande bizarre», «Si vous me parlez de sexe ou que vous voulez que je nude, je vous bloque sans discuter». Et pour cause, ce genre de demande est récurrent comme en témoigne Lily, une mère de trois enfants, qui s’est fait passer pour une jeune adolescente de 13 ans sur le site. Elle a reçu plusieurs sollicitations d’ordre sexuel, notamment de la part d’un homme âgé 36 ans et elle n’en revenait pas !

Manque de vérification et de modération

Contacté par FranceTv, le site «Rencontre-ados.net» a tenu à préciser plusieurs éléments, disant avoir « pleinement conscient de ce problème». « Actuellement, il faut être ami pour envoyer un message à un autre membre. Ainsi, si le membre A souhaite contacter le membre B, A envoie une demande d’amitié (comme sur Facebook) et si B l’accepte, A et B peuvent communiquer par message», éclaire la plateforme. Si cette fonction permet de choisir qui peut nous envoyer un message, elle ne certifie en rien les informations de profil de la personne et il n’existe aucune régulation du contenu des messages. Comme l’explique le patron et créateur du site, Thomas Mester, approché par la RTBF, il n’y a que lui et deux personnes bénévoles qui s’occupent de la modération du site et de la détection de faux profils. « Le site ne fait pas assez d’argent pour me rémunérer moi donc des modérateurs, impossible», tente de justifier le créateur.

Un problème de fond

Thomas Mester a conscience que les débordements sont possibles. «Oui, c’est un problème, mais partout. Créez un compte Snapchat, c’est bien plus problématique que chez nous. Car eux, tout leur système est sur base d’envoi de photos temporaires.», tente de se défendre le créateur. Mais pour Stephan Smets, directeur de communication pour Child Focus, l’existence même du site pose question. « Mettre en relation des adultes avec des jeunes adolescents, c’est un problème. La loi n’autorise pas de relations sexuelles d’adultes avec des mineurs de moins de 16 ans. Ici, on les met directement en relation les uns avec les autres. De plus, la plateforme est ouverte. Il n’y a pas de vérification d’âge et n’importe qui peut accéder à cette plateforme et faire un faux profil. Donc, c’est un peu comme si on créait une bergerie et qu’on y laissaitentrer les loups», explique-t-il à la RTBF.

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