À quel point peut-on se fier aux horaires des trams, des bus et des métros?

Que ce soit les bus, les trams ou les métros, tous les transports en commun en Belgique indiquent un horaire. En théorie, tout est fait pour qu’il soit respecté. Mais dans la pratique, c’est parfois un peu plus compliqué.

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 5 min.

Avez-vous déjà raté un bus parce qu’il est parti à l’avance? C’est rare mais ça arrive. Comme les retards, cela fait partie du quotidien des navetteurs et des voyageurs. Et si, vu la fréquence, ce n’est souvent pas trop un problème à Bruxelles, en Wallonie, le long de lignes desservies seulement quelques fois par jour, c’est nettement plus problématique. Metro fait le point sur la fiabilité des horaires dans les transports en commun.

Le métro, le plus fiable

Quand il s’agit de retard (ou d’avance, on le verra plus tard) par rapport aux horaires théoriques indiqués, tous les transports en commun ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux qui circulent en site propre ont évidemment un avantage conséquent. C’est ainsi que le métro bruxellois respecte particulièrement bien les horaires indiqués. De plus, il dispose d’un système efficace et fiable pour informer les voyageurs des temps d’attente grâce au suivi en temps réel des véhicules.

«Les véhicules sont localisés en temps réel grâce à la signalisation ferroviaire. Nous connaissons le temps de parcours entre deux stations et le temps d’arrêt aux différentes stations. Ce sont ces différentes données additionnées à la position en temps réel du véhicule qui nous permettent d’annoncer le délai avant l’arrivée du prochain métro. Nous savons qu’un arrêt sera plus long à Arts-Loi à cause du flux de voyageurs, et cela sera pris en compte», explique la Stib.

Résultat: si vous allez à un concert au Botanique et que vous souhaitez prendre l’avant-dernier métro prévu à 00h19, il y a de fortes chances qu’en arrivant à cette heure-là sur le quai, vous allez pouvoir monter dedans. Évidemment, le métro n’est jamais à l’abri d’un retard. Personnes sur les voies, incidents, malaises, pannes, les raisons peuvent être multiples et imprévisibles.

Pour le tram, «ça se complique»

À Bruxelles, certains trams circulent sur site propre mais la plupart passe à un moment ou à un autre au milieu du trafic routier. Ils dépendent des conditions de circulation. Plus embêtant, il leur est impossible de contourner un obstacle qui entrave les voies.

Si les horaires du métro sont globalement très bien respectés, de l’aveu même de la Stib, «pour le tram et le bus, cela se complique». «En cas de ralentissement inattendu (comme une voiture à l’arrêt sur les voies du tram), il est impossible d’adapter le temps réel. Il est donc possible, si vous attendez le tram plus loin sur la ligne, qu’il reste annoncé comme arrivant dans 5minutes», explique la Stib sur son site Stibstories.be.

Mais pourquoi est-ce moins précis que pour le métro? «Contrairement au métro, avec les trams, le temps de parcours entre deux arrêts est réenregistré à chaque parcours de chaque véhicule et recalculé. En cas de ralentissement prolongé comme un embouteillage, le temps d’attente est recalculé selon la moyenne des trois véhicules précédents. Celui-ci sera donc le reflet d’une moyenne, mais peut-être pas parfaitement réaliste», poursuit la Stib.

Malgré tout, le temps réel annoncé est globalement fiable quand il s’agit des trams.

La complexité des horaires de bus

Pour un bus, respecter les horaires est bien plus compliqué, surtout durant les heures de pointe. Bien qu’ils aient parfois des bandes de circulation dédiées, les bus circulent rarement en site propre. Comme les automobilistes, ils peuvent donc se retrouver dans les embouteillages et le moindre incident sur leur parcours aura un impact sur leur horaire. De plus, il y a également un facteur humain qui doit être pris en compte. Sur le réseau TEC, il est toujours possible d’acheter son titre de transport à bord. L’opération prend en moyenne 30secondes. Certains jours, 10personnes peuvent le faire sur une ligne et le lendemain, il n’y en aura que deux.

«Un bus peut rapidement être confronté à des événements indépendants de sa volonté qui peuvent perturber son horaire. Il perd vite du temps», expliquait en 2017 le porte-parole du TEC à RTL Info.

Par contre, vous en avez peut-être déjà fait la (fâcheuse) expérience: il peut arriver qu’un bus soit en avance sur son horaire et qu’il parte de son arrêt avant l’heure prévue. Pour le TEC, ce genre de situation est inacceptable. «Le bus ne peut pas arriver trop tôt, il doit attendre, faire en sorte de rattraper son horaire car il a la capacité de le faire», soulignait le porte-parole. Si cela vous arrive, il est conseillé de déposer une plainte via le site de l’entreprise: «Les remontées de plaintes permettent de nous améliorer».

Pour voyager l’esprit tranquille, arrivez à l’arrêt quelques minutes avant l’horaire indiqué et prévoyez toujours une marge suffisante pour ne pas arriver en retard. On n’est jamais à l’abri d’un imprévu!

Des «véhicules fantômes»?

Vous en avez peut-être déjà fait l’expérience. Vous attendez un tram ou un bus, vous voyez son temps d’attente sur l’écran et soudainement, il disparaît! C’est que vous avez probablement eu affaire à un «véhicule fantôme». Ce phénomène n’a rien de paranormal. Il s’agit d’une mesure de régulation qui peut se produire lorsqu’il y a un blocage inattendu sur la ligne comme une voiture mal garée, un accident de circulation ou un malaise à bord. «C’est le régulateur de ligne qui ordonne depuis le dispatching un demi-tour en temps réel pour rééquilibrer le reste de la ligne», indique la Stib. Si votre tram ou votre bus a disparu des écrans, pas de panique. C’est tout simplement qu’il est reparti dans l’autre sens pour un cas de force majeure.

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