Quelle est cette épidémie qui sévit en Chine?: «Cette situation rappelle le Covid-19»
L’OMS a tiré la sonnette d’alarme face à l’augmentation croissante des maladies respiratoires chez les enfants survenues en Chine.
Mercredi 22 novembre, une nouvelle alerte a vu le jour dans le programme ProMed, notifiant ainsi l’apparition d’une épidémie de « pneumonie non diagnostiquée » chez les enfants. Celle-ci s’est particulièrement accrue depuis les vacances de la fête nationale au début du mois d’octobre dernier. La Dernière Heure souligne que c’est précisément cette plateforme qui, quatre ans plus tôt, avait alerté l’apparition d’une «pneumonie virale» qui est mieux connue aujourd’hui sous le nom de… Covid-19.
«Cette fois-ci, le rapport indique une saturation des hôpitaux pédiatriques, des attentes interminables aux urgences et des écoles contraintes de fermer face à une flambée de maladies respiratoires.», explique la DH.
D’où vient cette nouvelle maladie?
Cette pneumonie non diagnostiquée touche les enfants du nord de la Chine et d’après les autorités chinoises, elle serait due à la levée des restrictions liées au Covid et la circulation de pathogènes (comme les virus grippaux).
Plusieurs scientifiques partagent cette hypothèse baptisée « dette d’exposition », c’est-à-dire «un réservoir important de jeunes qui n’avaient pas été exposés depuis près de quatre ans à bon nombre de pathogènes hivernaux», affirme Antoine Flahault, épidémiologiste, médecin et directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève (Suisse) dans une interview accordée au Parisien.
Une autre piste serait liée à la circulation d’une maladie répondant au nom de «Mycoplasma pneumoniae», cause de penumonie, principalement chez l’enfant. «D’après les dernières nouvelles que nous avons eues via la plateforme ProMed, il se pourrait que ce soit lié à cette bactérie parasite, cela tient la route mais ce n’est pas encore prouvé, faute de données supplémentaires», nuance toutefois l’infectiologue Yves Van Laethem. «C’est une pathologie pulmonaire qui provoque des virus respiratoires chez les enfants et les jeunes adultes, cela peut donner des bronchites ou des pneumonies qui sont en général assez bien traitées, nous avons des antibiotiques efficaces. Il y a aussi des médicaments qui permettent d’éviter une mortalité trop élevée. Si c’est bien cela, il n’y a donc pas de quoi être trop inquiet mais nous n’avons pas encore de données suffisantes pour en avoir le cœur net», affirme-t-il.
La réaction de l’OMS
L’OMS a réagi à cette situation en exigeant des « épidémiologiques et cliniques supplémentaires, ainsi que des résultats de laboratoire sur ces foyers signalés chez les enfants, par l’intermédiaire du mécanisme du Règlement sanitaire international». Elle a également demandé à la population chinoise de «prendre des mesures» pour se protéger de cette nouvelle épidémie.
«On espère que cette fois, la Chine va jouer le jeu de la transparence dès le début », a déclaré Yves Van Laethem. «On attend plus de preuves et il faudrait qu’elles soient communiquées au plus vite pour prendre des mesures si nécessaires et rassurer la population. Sur le papier, cette situation rappelle le covid-19 mais la population touchée est différente, on parle plus d’enfants touchés, même s’il faut garder un œil attentif. Nous n’avons pas encore de données sur la mortalité mais je reste optimiste sur le fait qu’il ne devrait pas y avoir plus de complications», conclut-il. L’affaire est donc à suivre.
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