Quelle est l’empreinte carbone de ChatGPT?
Depuis fin 2022, tout le monde ne parle que de ChatGPT, et il faut dire que l’outil est bien pratique pour certaines choses (non promis, pas pour écrire cet article). Mais est-ce que cette intelligence artificielle est écoresponsable? Metro vous donne la réponse à cette question.
Impossible (ou presque) de l’avoir raté: depuis son lancement fin 2022, le service d’intelligence artificielle ChatGPT est au centre de bien des discussions. Ce nouvel outil d’IA générative est capable de produire des contenus divers et variés pour de nombreux usages du quotidien: recherche d’informations, résumés de livres, recettes de cuisine… Certains internautes l’utilisent même pour rédiger des lettres de motivation et/ou des discours de témoin pour les mariages! L’intérêt pour ChatGPT n’a fait que s’accroître en mars dernier, avec la sortie de la version GPT-4, encore plus sophistiquée et performante. Mais toute innovation a un coût écologique, comme on a pu le constater avec d’autres technologies récentes telles que les cryptomonnaies ou les NFT. Et (on s’en serait douté), ChatGPT ne fait pas figure d’exception.
Une note plutôt salée
L’application et plateforme française Greenly, qui propose aux entreprises d’évaluer leurs émissions de CO2 en temps réel, s’est justement penché sur l’empreinte carbone de ChatGPT3. La note s’avère plutôt salée. Selon les estimations de Greenly, la version GPT-3 du nouveau service d’IA émettrait 240 tonnes de CO2e, soit l’équivalent de 136 voyages aller-retour entre Paris et New-York. Le principal poste énergivore de ChatGPT3 ne réside pas dans son utilisation en elle-même, mais dans les data centers déployés pour le faire fonctionner. À eux seuls, les systèmes d’apprentissage représentent 99% des émissions totales, soit 238 tCO2e à l’année. «Dans le détail, le fonctionnement électrique couvre les trois quarts de l’empreinte carbone (soit 160 tCO2e), suivi de la fabrication des serveurs (68,9 tCO2e) et de la fuite des gaz réfrigérants (9,6 tCO2e)», précise l’enquête.
Est-ce légitime?
Les deux tonnes restantes de l’empreinte carbone évaluée par Greenly concernent la conception de l’outil à son utilisation, comme le stockage de données, le transfert des données et l’opération de recherche. Ce calcul se base sur le scénario selon lequel une entreprise utiliserait ChatGPT pour envoyer automatiquement un million de mails envoyés par mois sur une période d’un an. De quoi mettre en perspective l’enthousiasme général éprouvé pour cet outil, perçu comme «révolutionnaire» à bien des égards. «Malgré les performances fascinantes de ChatGPT, il est légitime de se demander si le jeu en vaut la chandelle sur le plan environnemental. À chaque avancée technologique, les émissions carbone augmentent significativement», souligne Tommy Catherine, expert climat pour Greenly.
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