Qui est Evguéni Prigojine, l’homme qui a défié Vladimir Poutine en Russie?
Ce samedi, le chef du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine a affirmé samedi être entré en Russie avec ses troupes dans le but de renverser le commandement militaire. Finalement, il a indiqué que ses troupes arrêtaient leur marche vers Moscou et se retiraient de Russie. Mais qui exactement est ce milliardaire atypique? Metro vous explique.
Les forces du groupe paramilitaire Wagner ont commencé samedi à quitter leurs positions en Russie sur ordre de leur chef, qui a fait volte-face après avoir frontalement défié l’autorité de Vladimir Poutine. Le tempétueux Evguéni Prigojine, qui avait promis la veille «de libérer le peuple russe» en lançant ses troupes vers Moscou, a finalement fait machine arrière afin, selon lui, d’éviter de faire couler le «sang russe». «Nos colonnes font demi-tour et nous partons dans la direction opposée rentrer dans les camps», a-t-il déclaré.
Prigojine affirmait disposer de 25.000 combattants, et avait appelé l’armée et les populations russes à se joindre à lui en se défendant d’un coup d’Etat militaire. Moscou a ouvert une enquête contre lui pour appel à la mutinerie armée, ce qui pourrait l’envoyer derrière les barreaux pour longtemps.
Qui est Prigojine?
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Evguéni Prigojine fait régulièrement parler de lui. Celui-ci a profité du conflit pour sortir de l’ombre et est devenu un acteur de premier plan en Russie. Le mois dernier, il avait revendiqué la prise par son groupe para-militaire de Bakhmout, soit l’une des seules grandes victoires en Ukraine pour les forces russes. Toutefois, cette victoire s’est faite au prix d’insultes à l’encontre de commandants russes et un pied-de-nez inédit aux forces armées russes.
C’est à l’origine en septembre que Prigojine sort du bois en affirmant qu’il a bel et bien fondé Wagner, actif en Ukraine, en Syrie et en Afrique, en 2014. «Ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d’autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenus un pilier de notre patrie», avait-il déclaré à l’époque. Un mois plus tard, il installe son siège dans un immeuble de Saint-Pétersbourg.
D’où viennent ses moyens colossaux?
Pour disposer d’une force armée aussi puissante, M. Prigojine a recruté des milliers de détenus pour combattre en Ukraine, en échange d’une amnistie. C’est d’ailleurs un milieu qu’il connaît très bien, puisqu’il y a passé neuf ans durant l’époque soviétique pour des délits de droit commun. C’est en 1990, lorsque l’URSS s’effondre, qu’il monte une entreprise de vente de hot-dogs grâce à laquelle il bâtit sa fortune.
Suite à cela, il ouvre un restaurant de luxe qui devient «the place to be» à Saint-Pétersbourg. Son groupe de restauration finit par officier au Kremlin lors de l’ascension de Vladimir poutine et il devient milliardaire grâce à des contrats publics. C’est grâce à cet argent qu’il finit par fonder Wagner. Et alors que le groupe se fait remarquer en Ukraine, en Syrie et en Lybie, il est soupçonné de prendre pied en Afrique. Trois journalistes enquêtant sur les agissements de Wagner sont alors tués en Centrafrique.
Quelles suites pour le milliardaire?
Après le départ de ses troupes, le chef de Wagner devrait échapper aux poursuites dont l’avait pourtant directement menacé Vladimir Poutine.
L’enquête pénale visant Evguéni Prigojine va ainsi être abandonnée et il pourra partir au Bélarus, a annoncé le Kremlin. Aucun des combattants du groupe Wagner, qui joue un rôle clé aux côtés de l’armée russe en Ukraine, ne sera d’ailleurs poursuivi pour leur coup de force.
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